SYMPATHIE POUR LE DIABLE : A bonne distance

sympathiepourlediableafficheDécidément, ce dernier trimestre cinématographique aura été marqué par les films consacrés aux reporters de guerre. Et même plus précisément au sujet de la distance qu’ils gardent, ou non, avec les protagonistes des conflits qu’ils sont chargés de couvrir. Après le très réussi et touchant Camille, voici Sympathie pour le Diable, qui nous replonge dans le siège de Sarajevo en 1992. Il nous permet de faire la connaissance de Paul Marchand, qui a couvert le conflit avec acharnement et beaucoup de conviction. Quitte à s’attirer les foudres des autorités ou même de ses collègues, qu’il ne trouvait pas toujours assez engagés.

Sympathie pour le Diable est un film au triple intérêt. Il s’agit tout d’abord d’un film portrait d’un homme au caractère hors du commun. Un vrai personnage de cinéma, si ce n’est qu’il a réellement existé. Après, difficile de savoir si l’écart inévitable entre la fiction et la réalité est important ou pas. Ensuite, le film nous plonge dans le quotidien des habitants de Sarajevo et nous fait découvrir les acteurs de ce conflit. On en apprend beaucoup sur une situation très compliquée, qui est présentée ici de manière claire et précise, sans jamais ralentir l’intrigue. Enfin, il y enfin une vraie réflexion sur le rôle et la place d’un journaliste dans une telle situation. Paul Marchand n’était pas un témoin neutre et distancié. Etait-ce un mal ou bien ? Le film ne répond pas vraiment mais donne beaucoup d’éléments pour que chacun puisse se faire une idée.

sympathiepourlediableSympathie pour le Diable offre un rôle de premier ordre à Niels Schneider, César du Meilleur Espoir Masculin en 2017. Il interprète son rôle avec la même conviction que celui qu’il incarne exerçait son rôle de journaliste. Un personnage complexe mais qui reprend vie ici avec beaucoup de crédibilité. A ses côtés, Ella Rumpf, découverte dans Grave, rivalise avec lui en termes de personnalité et de présence à l’écran. La réalisation de Guillaume de Fontenay est volontairement datée pour nous plonger avec encore plus de réalisme dans l’ambiance de l’époque. Il livre un film marquant et réussi, qui nous en apprend beaucoup et nourrit notre réflexion.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation : Guillaume de Fontenay
Scénario : Guillaume de Fontenay, Jean Barbe, Guillaume Vigneault d’après le récit de Paul Marchand
Production : Monkey Pack Films, Go Films, Nexus Factory, Logical Pictures
Directeur de la photographie : Pierre Aïm
Montage : Mathilde Van de Moortel
Durée : 100 min

Casting :
Niels Schneider : Paul Marchand
Ella Rumpf : Boba
Vincent Rottiers : Vincent

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