Cette année aura été pour moi celle de la découverte littéraire de deux Prix Nobel de littérature français. Après le Chercheur d’Or de JMG Le Clézio, récompensé en 2008, j’ai eu l’occasion de lire la Révolte des Anges d’Anatole France, qui a reçu lui la distinction en 1921. Un roman fantastique sorti à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un récit original et étonnant, porté par une très belle plume. Mais un récit qui manque parfois un peu de corps pour vraiment passionner, une fois la curiosité de départ dépassée.
La Révolte des Anges rappelle quelque part les Lettres Persanes. Avant d’être un récit fantastique, il avant tout une portrait mordant de la société française de l’époque. Anatole France utilise l’artifice d’un faux regard extérieur pour porter un jugement supposé neutre sur ses contemporains. Certes, le roman propose aussi une forte ligne narrative autour des anges qui se rebellent contre Dieu (le titre ne sort pas de nul part) mais cela ressemble plutôt à un prétexte. L’équilibre entre les deux est un peu bancal, le récit ne sachant jamais dans quelle voix clairement s’engager. Entre deux, il ne parvient pas à accrocher totalement l’intérêt du lecteur.
La Révolte des Anges est en tout cas particulièrement bien écrit. Le style d’Anatole France est fluide et sans fioriture. Cela rend la lecture très agréable. Cependant, si j’ai bien compris à la lecture de le Chercheur d’Or pourquoi JMG Le Clézio a pu recevoir un tel prix, ce roman ne m’a pas permis de bien comprendre pourquoi Anatole France a été pareillement récompensé. Cependant, par son originalité, ce livre m’a rendu curieux de découvrir le reste de son œuvre. Celle d’un Prix Nobel de littérature est de toute façon rarement à ignorer.