JUDY : Déclin et renaissance

judyafficheOn fait bien des mauvais choix dans la vie, mais certains en font plus que d’autres, avec des conséquences plus ou moins fâcheuses. Le jour où Renée Zellweger s’est dit « oh, ça serait une bonne idée si je faisais de la chirurgie esthétique », elle a tout simplement eu la pire idée de sa vie. A tel point qu’à un moment, on a pu la croire totalement perdue pour le grand écran et bonne pour jouer les monstres dans les foires. Mon propos est un peu cruel et sans doute un peu injuste. Car le talent ne disparaît jamais vraiment et elle vient d’en apporter une preuve plus qu’éclatante en remportant un Oscar pour sa performance dans Judy. Une autre femme qui n’a pas toujours brillé par la pertinence de ses choix.

Je ne sais pas si un jour, on produira un film intitulé Renée. En effet, les erreurs de l’actrice sont d’une toute autre nature que celles de son personnage. Ce dernier est en effet avant tout la victime d’une maltraitance profonde liée à son statut d’enfant star. Si le scénario se concentre essentiellement sur un épisode de sa vie située quelques mois avant sa mort, il nous fait découvrir, à travers de nombreux flash-backs, la tragédie de son destin. Une plongée dans l’envers du décor d’une carrière qui lui aura volé son enfance, son bonheur, sa santé, poussée volontairement à l’anorexie. Judy nous révèle des faits extrêmement graves, même si le but est surtout de dresser le portrait d’une femme qui aura cherché toute sa vie un bonheur qu’elle aura toujours été incapable de saisir.

judyJudy est évidemment marquée par la performance de Renée Zellweger. Tous ceux, comme moi, qui ont profondément aimé cette actrice, ne pourront qu’être tout aussi profondément heureux de la revoir briller ainsi à l’écran. Bon bien sûr, son visage est une pub pour l’interdiction du botox et la pendaison pour tous les chirurgiens esthétiques, mais la magie parvient tout de même à opérer. Sinon, le film est terriblement hollywoodien. Mais comment le reprocher à un film qui fait le portrait d’un des symboles de l’Age d’Or d’Hollywood ? Il en résulte une efficacité totale, mais un très léger manque d’âme. Un drame un peu trop propre sur lui pour émouvoir avec toute la force nécessaire. Mais il reste un bel homme néanmoins à une grande dame par une grande dame.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Production : BBC Films, Calamity films, Confit productions, Pathe UK, 20th Century Fox
Distribution : Pathé
Réalisation : Ruper Goold
Scénario : Tom Edge, pièce de théâtre de Peter Quilter
Montage : Melanie Ann Oliver
Photo : Ole Bratt Birkeland
Décors : Kave Quinn
Musique : Gabriel Yared
Durée : 118 min

Casting :
Renee Zellweger : Judy Garland
Jessie Buckley : Rosalyn Wilder
Finn Wittrock : Mickey Deans
Rufus Sewell : Sid Luft
Michael Gambon : Bernard Delfont
Richard Cordery : Louis B. Mayer
Royce Pierreson : Burt Rhodes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *