Le cinéma polonais est un fournisseur régulier de nos écrans et le plus souvent les films distribués dans l’Hexagone sont de très bonne qualité. Mais avouons-le, ces longs métrages sont rarement des comédies légères et enjouées. Peut-être parce que c’est représentatif du 7ème art polonais ou tout simplement parce que les distributeurs français cherchent à entretenir les clichés sur ce pays, qu’on associe facilement à la grisaille et à la tristesse. La Communion nous raconte l’histoire d’un détenu, maltraité par ses congénères en prison, qui se fait passer pour un prêtre au lieu de rejoindre l’usine où il devait travailler. Pas vraiment le scénario d’une farce, mais celui d’un film très réussi.
Pourtant, il ne faut surtout pas croire que la Communion ne dégage pas aussi une bonne dose de positivité. Certes, ne vous attendez pas à ce que tout se termine en happy-end. Les sujets principaux restent cependant la capacité à dépasser les apparence, la capacité à changer, le pardon… Tout cela est traité sans aucun angélisme, mais avec parfois tout de même une petite touche d’optimisme sur la nature humaine. Un film en couleur donc, certainement pas en noir et blanc. Le propos est traité d’une manière extrêmement vivante, jamais de manière contemplative. Il se passe beaucoup de choses dans ce film, avec de vrais rebondissements. Un travail remarquable d’écrire pour allier la forme et le fond.
La Communion est profondément marqué par la performance de Bartosz Bielenia, qui semble littéralement habité par son personnage. Sa présence à l’écran est impressionnante. Le charisme est quelque chose qui n’est pas facile à jouer avec crédibilité et le moins que l’on puisse dire est que le jeune homme n’en manque pas. Le reste du casting est tout aussi remarquable, ce qui contribue fortement à la réussite de ce film qui repose largement sur la galerie de ses personnages. On ressort de ce film avec beaucoup d’émotions contrastées, mais toutes profondes et sincères. Je ne sais pas si on finira par rigoler un jour devant un film polonais. Mais attendant ne boudons pas l’intérêt de la vision du monde qu’ils nous proposent.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Production : Aurum films, Canal + Polska, Les contes modernes
Distribution : Bodega films
Réalisation : Jan Komasa
Scénario : Mateusz Pacewicz
Montage : Przemyslaw Chruscielewski
Photo : Piotr Sobocinski Jr
Décors : Marek Zawierucha
Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Durée : 118 min
Casting :
Bartosz Bielenia : Daniel
Eliza Rycembel : Eliza
Aleksandra Konieczna : Lidia
Tomasz Zietek : Pinscher
Leszek Lichota : le maire
Lukasz Simlat : Le prêtre