TOUT CA, POUR CA : 10 ANS DE MILITANTISME AU PARTI SOCIALISTE :EPISODE 21 : Veillée d’arme !

episode21Les élections municipales de 2014 approchaient. Le fait que je devienne tête de liste avait quelque chose d’évident, mais pour autant j’évitais de trop me projeter vers cette idée. Sans doute, trouvais-je ça quelque peu délicat et prétentieux de dire « au fait, on est bien d’accord que ça sera moi la prochaine tête de liste ? ». Et puis en février 2013, lors d’une réunion du bureau de la Section, la question a été abordée. Tous les membres présents considéraient que cela ne nécessitait aucun débat et personne n’envisageait un autre scénario. Je suis sorti de la réunion en ayant en tête que je serais le futur candidat du Parti Socialiste pour la mairie de Viroflay.

Je n’ai pas le souvenir de m’être senti bouleversé par tout ça, mais ça a tout de même remué quelques questions dans mon esprit. J’ai même écrit un billet à ce sujet (Se jeter à l’eau). Mais cela marquait incontestablement une étape supplémentaire dans l’exercice d’une forme de leadership dont j’ai déjà parlé longuement ici. Forcément, ça remuait un peu car cela rendait tout à coup beaucoup plus concret quelque chose qui était jusqu’alors plutôt diffus. A 33 ans, dans une Section comptant un grand nombre de militants très expérimentés, on se demande obligatoirement, au moins l’espace d’un instant, si on va être à la hauteur. Mais pour être honnête, le billet cité plus haut est la seule trace qui me reste de cette cogitation.

Je garde de toute cette campagne électorale le souvenir d’une aventure avant tout stimulante, marquée par l’envie et l’ambition, mais vraiment pas par le doute. J’avais des idées sur la forme et sur le fond et j’étais plutôt impatient de les mettre en œuvre. C’est peut-être extrêmement prétentieux de ma part, mais je n’ai jamais considéré une seule seconde que je pourrais ne pas être à la hauteur de la tâche. Je l’ai déjà évoqué lors de mon billet sur le PLU, je savais valoir tellement mieux intellectuellement que les élus de la majorité et leur vision étroite de l’action municipale. Mais au final cette élection, et tout mon parcours militant en fait, m’auront appris que c’est une qualité finalement guère utile en politique.

Le Parti Socialiste étant une institution démocratique, j’ai du tout de même du faire valider mon statut de tête de liste auprès des mes camardes socialistes. Un vote était organisé pour cela à l’automne. Même avec un seul candidat, on fait les choses bien au PS avec un bureau de vote ouvert de 17h à 22h, où de nombreux camarades sont venus exprès pour me témoigner leur soutien. Enfin tous sauf un, qui avait mis sur le bulletin le nom ma ancienne/future colistière, numéro deux sur la liste 5 ans auparavant et qui allait garder cette place l’année suivante. J’imagine aisément que cela témoignait d’un regret de ne pas voir une femme tête de liste, plutôt que de l’hostilité à mon égard.

D’ailleurs, je me rappelle que ma meilleure amie m’avait fait la réflexion que j’aurais quand même pu lui demander si elle ne voulait pas être tête de liste, surtout qu’elle se situait un rang devant moi l’élection précédente. Je lui avais répondu qu’il n’y avait strictement aucun suspense quant à la réponse qu’elle aurait donné à une telle question et que l’enjeu serait de lui faire accepter de rempiler, sûrement pas de la voir prendre le leadership. Ma meilleure amie m’a alors répliqué que j’aurais pu poser la question juste pour le principe et la politesse, même en connaissant pertinemment la réponse. Sans doute, suis-je encore le fruit d’une vie politique misogyne et paternaliste.

J’ai appris ensuite que certains (enfin une personne tout du moins) me reprochait de n’avoir même pas rédigé une profession de foi. Pour le coup, ce camarade avait totalement raison. Comme quoi la notabilité vient vite. Le moment où on pense que le « pouvoir » vous est dû, sans que vous ayez vraiment besoin de le justifier et de vous remettre en question. Certes, mon travail d’élu lors de la mandature précédente m’apportait une légitimité naturelle. Mais prendre le temps de l’exposer et de tracer des perspectives pour l’avenir aurait constitué la moindre des choses. Pris dans l’enchaînement des événements, je n’y avais tout simplement pas pensé… et personne n’a d’ailleurs pensé à me le demander. Et si j’ai eu vent des critiques, c’est de manière indirecte, personne n’ayant eu la bonne idée de me dire les choses en face. Une simple remarque polie et je me serais exécuté en m’excusant platement. Mais bon, visiblement même à un tout, mais alors tout petit niveau, les rapports de pouvoir rendent les relations compliquées.

En tout cas, une fois ma nomination validée officiellement, il ne restait plus qu’à établir la liste complète des candidats et à faire campagne !

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