
Nos Cheveux Blanchiront avec nos Yeux est difficile à résumer puisqu’il n’y a pas vraiment d’histoire, même si on suit vaguement le parcours du personnage/narrateur. Le livre est en fait plutôt un recueil d’impressions sur le temps ou une mouette qui passe. Un enchaînement de courts paragraphes, entre un tiers et une demi-page petit format, grande police, sur tout un tas de sujets, dont le principal point commun est d’être totalement inintéressants. Évidemment d’un sujet totalement inintéressant, on tire le plus souvent un texte qui l’est tout autant, si ce n’est plus. Tout cela ressemble à un exercice d’atelier d’écriture, fort sympathique au demeurant, mais ne méritant clairement pas d’être publié. En tout cas, ça donne de l’espoir aux écrivains amateurs comme moi. Tout le monde a une chance de l’être un jour.
Si je ne me trouve en aucune façon trop sévère avec Nos Cheveux Blanchiront avec nos Yeux, je le suis peut-être avec son auteur, Thomas Vinau. Il faut savoir qu’il est avant tout un auteur de poésie, ce qui n’étonnera personne en lisant ce roman. En fait, il ne semble pas avoir fait totalement la bascule entre les deux genres littéraires et nous propose une sorte de recueil de poésies en prose, un peu bancal. Je lui reconnais tout de même une qualité d’écriture qui en fait sans doute un poète remarquable. Par contre, pour un être romancier, il faut avoir une histoire à raconter. Elle manque cruellement ici. Heureusement, avec 90 pages seulement, on peut lire ça en moins d’une heure et vite passer à autre chose.