TOUT CA, POUR CA : 10 ANS DE MILITANTISME AU PARTI SOCIALISTE : EPISODE 26 : Illusions brisées

episode26Union pour Viroflay

Union pour Viroflay

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Solidaires à Viroflay…

9 bulletins pour le Maire sortant avant de voir sortir un bulletin pour notre liste. Je connais la notion d’échantillon représentatif, 10 bulletins ne suffisent pas pour cela. Mais je comprends immédiatement ce que ce début de dépouillement signifie. Le résultat sera mauvais.

Il ne s’agissait évidemment pas de gagner et d’empêcher le maire sortant d’être réélu. Le Graal absolu aurait été d’obtenir un second tour et de pouvoir répéter pendant toute une mandature qu’il représentait moins de 50% de la population. Cependant, je n’y ai jamais cru car nous aurions eu besoin pour cela d’un bon score de la seconde opposition. Pour bien des raisons, il me semblait probable qu’elle fasse moins bien que six ans plus tôt. Ce qui fut bien le cas.

Le vrai objectif était ailleurs. Je ne l’ai pas évoqué jusqu’à présent, mais cette élection était double. Pour la première fois apparaissait sur le bulletin à la fois les candidats pour le Conseil Municipal et ceux pour le Conseil Communautaire de la Communauté d’Agglomération. Malgré des règles d’attribution des sièges très défavorables, nous avions tout de même une chance d’accrocher une des six places. Pour cela, il était nécessaire que la liste de la majorité sortante ne fasse pas plus du double de notre propre score. En 2008, le rapport de force était en gros de 55% contre 25%. Il suffisait de faire seulement un tout petit peu mieux pour que je devienne conseiller communautaire. Cela pouvait donc paraître un objectif atteignable, surtout quand on est convaincu d’avoir fait une bien meilleure campagne que six ans auparavant.

Il faut croire que malgré ma volonté de toujours avoir du recul sur mon engagement politique, moi aussi j’ai fini par me bercer de quelques illusions. Quand j’arrive à la Mairie, avec le seul résultat de mon bureau de vote, je sais déjà que nous en sommes loin. Je croise immédiatement le Maire que je félicite. Il me répond simplement « merci », sans chaleur, avec son sourire en coin qui le rend tellement insupportable parfois. Alors que je sais déjà que l’objectif n’est pas atteint, au fur et à mesure que les résultats des différents bureaux de vote remontent, nous voyons nous dessiner une catastrophe que je n’avais personnellement jamais, mais alors, jamais envisagée. Nous allons perdre un élu et passer de 4 à 3 représentants au Conseil Municipal. Nous allons surtout nous retrouver à égalité numérique avec l’autre opposition, ce qui aura des conséquences fâcheuses (j’y reviendrai).

Une fois les résultats proclamés, tous ceux qui ont œuvré dans cette campagne sont invités à partager un verre autour d’un buffet chez notre ancien secrétaire de section. Je m’efforce de faire bonne figure et prononcer le discours qui va bien. Je parle notamment d’avenir et des combats futurs. Mais au fond de moi, je sais déjà que ce résultat aura une conséquence. En effet, peu de temps avant de rentrer en campagne, j’ai commencé mes premières démarches pour changer de travail. Le mien ne m’intéresse plus depuis un moment et je compte également gagner nettement mieux ma vie. Peut-être assez bien pour habiter dans Paris intramuros, ce qui était mon projet de vie avant d’arriver presque par hasard à Viroflay. Si j’étais devenu Conseiller Communautaire, mandat rémunéré, j’aurais sûrement renoncé à déménager. Ne l’étant pas, je sais que je partirai si j’en ai l’occasion. Je vais donc finir par trahir la confiance et le mandat qui m’ont été donnés. C’est encore loin, flou, juste un projet, mais je me sens un peu hypocrite en tenant mon discours.

Je rentre donc chez moi le cœur lourd et amèrement déçu. Ce qui me donnera finalement un peu de réconfort avant d’aller me coucher, c’est le malheur des autres. Je regarde les résultats de mes camarades un peu partout dans les Yvelines et je constate l’ampleur de la Bérézina pour les candidats issus du PS. Finalement, comparés aux autres, nous ne nous en sortons pas si mal et nous avons limité la casse, comme on dit. Quelle est la part de la qualité de notre campagne dans ce constat ? Avons-nous vraiment sauvé des voix, à défaut d’en gagner ? Impossible de le savoir, mais cela fait du bien de le croire. Avec le recul, je n’en suis pas profondément convaincu.

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