Le cinéma coréen est un grand fournisseur de bonheur cinématographique. Et le plus souvent à travers les films noirs, voire très noirs. Son succès international est désormais bien établi, couronné par le triomphe de Parasite à Cannes et surtout aux Oscars. Le risque est qu’en voulant toucher un public de plus en plus large, il perde un peu de son âme et nous offre finalement des films qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à des films occidentaux tout ce qu’il y a de plus classiques. C’est malheureusement ce que l’on peut craindre en voyant Lucky Strike. Mais ces craintes n’enlèvent rien aux qualités réelles de ce film.
Lucky Strike est une énième film où de nombreux personnages vont courir après le même magot, chacun étant prêt à tout pour l’obtenir. Chacun y ira de sa ruse, de son plan machiavélique pour arriver à ses fins, pour le plus grand bonheur du spectateur. Rien de vraiment original ici, mais quand ce genre d’histoire est racontée avec intelligence et malice, on continue à se régaler. C’est le cas ici. Mais il manque clairement à ce film quelque chose d’inattendu, de surprenant ou d’exotique pour réellement nous enthousiasmer. Le spectacle est plaisant, certainement pas inoubliable. Et jamais il ne nous propose cette noirceur toute coréenne qu’on apprécie d’habitude dans les productions de ce pays.
La réalisation de Yong-hoon Kim est avant tout efficace, tout comme l’est la narration. L’interprétation est parfaite, avec une belle galerie de personnages, interprétés par des actrices et des acteurs excellents. C’est au final, ce qui fait de Lucky Strike un vrai film coréen. Au moins, certaines qualités ne se perdent pas et on ne peut que s’en réjouir. Comme souvent pour ce genre de films les protagonistes s’avèrent particulièrement attachants malgré des travers qui auraient du nous les rendre particulièrement antipathiques. Tout cela contribue au réel plaisir que l’on a à suivre cette histoire. Elle ne dépassera pas le stade du divertissement réussi. Je n’irai pas jusqu’à rajouter « sans âme », mais force est de constater qui lui en manque un peu.
LA NOTE : 12/20
Fiche technique :
Production : Megabox
Distribution : Wild Bunch distribution
Réalisation : Yong-hoon Kim
Scénario : Yong-hoon Kim, roman de Keisuke Sone
Montage : Mee-yeon Han
Photo : Kim Tae-sung
Musique : Nene Kang
Durée : 108 min
Casting :
Jeong-woo Bae : Joong-man
Jeon Do-Yeon : Yeon-hee
Woo-sung Jung : Tae-Young
Yuh-Jung Youn : Soon-ja
Man-Sik Jeong : Du-man
Hyun-bin Shin : Mi-ran
Ga-Ram Jung : Jin-tae