Trouver le dénouement qui marquera définitivement votre histoire du sceau de la réussite représente un exercice difficile pour tous les créateurs d’histoire. Beaucoup de récits, pourtant passionnants pendant toute leur durée, déçoivent au final, faute d’une conclusion à la hauteur du reste. La Nuit Venue appartient malheureusement à cette dernière catégorie. Pourtant le reste du scénario, l’ambiance générale du film avaient de quoi séduire les spectateurs les plus exigeants. Mais un final aussi peu convaincant nous laisse sur une impression beaucoup plus mitigée que ce qu’elle aurait du être.
Avoir une fin prévisible n’est pas toujours un problème rédhibitoire. Sinon, pourquoi irions-nous voir des comédies romantiques ? Le vrai souci est quand l’évidence de la conclusion ne saute pas aussi aux yeux du principal intéressé. Dans la Nuit Venue, on a envie d’engueuler le personnage principal pour lui dire « tu es con ou quoi ? Pourquoi tu fais ça ? Il est évident que… ». Cela donne un caractère un peu artificiel et forcé au dénouement. On en oublierait presque la curiosité de la découverte d’un milieu, la belle histoire entre les deux principaux protagonistes et la tension réelle qu’une bonne partie de l’histoire fait naître. Les bases du scénarios possédaient un potentiel à faire beaucoup mieux, si le sommet de la pyramide avait été de la même qualité.
C’est d’autant plus dommage qu’artistiquement La Nuit Venue s’avère réellement abouti. La réalisation de Frédéric Farruci se montre particulièrement élégante. C’est beau, sans être vain, car les qualités esthétiques contribuent à créer l’ambiance particulière dans laquelle évoluent les personnages. Côté interprétation, Camelia Jordana crève vraiment l’écran. Elle éclipse totalement son partenaire, Guang Huo, qui se montre pourtant impeccable. Elle confirme donc son immense talent de comédienne, qui lui avait valu le César du meilleur espoir féminin pour le Brio. On a hâte de la voir dans un grand film. Ce n’est malheureusement pas le cas ici.
LA NOTE : 10/20
Fiche technique :
Réalisation et dialogues : Frédéric Farrucci
Scénario : Benjamin Charbit, Nicolas Journet et Frédéric Farrucci
Musique : Rone
Durée : 95 minutes
Casting :
Guang Huo : Jin
Camélia Jordana : Naomi