Faut-il forcément une grande histoire pour faire un grand film ? La question anime les débats entre cinéphiles depuis toujours. Evidemment, la question se pose un peu différemment pour un documentaire. Mais on peut reformuler en disant… faut-il un grand sujet pour faire un grand documentaire ? Parler de la vie banale de deux jeunes adolescentes habitant Brive n’est peut-être pas un grand sujet. Mais ce qui est sûr, c’est que Adolescentes est un documentaire pleinement réussie, porteur d’une émotion étonnante et qui surprendra plus d’un spectateur.
Que dire sur Adolescentes de plus qu’il s’agit d’un documentaire sur la vie de deux jeunes filles de l’obtention de leur brevet des collèges au début de leurs études supérieures. Rien ne les prédestine à vivre des aventures extraordinaires… et ce n’est au final pas le cas. Mais de la banalité naît en fait la plus grande des singularités. Celle qui fait de chacun d’entre nous un être différent. Une personnalité différente. Un parcours différent. Des aspirations différentes. Ce film nous montre à quel point la vie elle-même est digne d’intérêt. La notion d’humanisme prend ici tout son sens. Dans une simplicité absolue, qui démontre toute sa puissance.
Evidemment, Adolescentes ne serait pas une telle réussite sans le montage remarquable de Sébastien Lifshitz (et techniquement celui de Tina Baz). Choisir dans les heures et les heures d’images accumulées celles qui resteront pour donner vie au film n’a pas du être tâche facile. Mais le moins que l’on puisse dire est que le résultat est particulièrement enthousiasmant et souvent émouvant, sans même qu’on puisse vraiment savoir pourquoi. Tout cela est sublimé par la très belle musique signée l’excellente groupe Tindersticks. Au final, une simple tranche de vie peut valoir toutes les grandes aventures. Mais y a-t-il au final de plus grande aventure que la vie ?
LA NOTE : 14/20
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Sébastien Lifshitz
Musique : Tindersticks
Montage : Tina Baz
Photographie : Paul Guilhaume et Antoine Parouty
Production : Muriel Meynard
Durée : 115 minutes