J’aime assez passionnément le cinéma coréen pour beaucoup de raisons. Il a depuis longtemps trouvé son chemin jusqu’aux écrans hexagonaux et chaque année, j’ai de quoi satisfaire cette affection particulière. Depuis le succès assez phénoménal de Parasites, leur présence à l’affiche s’est encore renforcée. Mais force est de constater que tout n’est pas bon dans le 7ème art du Pays du Matin Calme. Pour preuve, la Femme qui s’est Enfuie, dont je cherche encore le sens et l’intérêt profond.
Rien que par son titre, on peut se douter que ce film est un film portrait (et accessoirement celui d’une femme). Mais la Femme qui s’est Enfuie passe une partie de sa durée, pourtant relativement courte, à faire des digressions sur des péripéties anecdotiques des personnages secondaires. Du coup, le portrait central manque foncièrement de profondeur et j’aurais bien du mal à exposer clairement ce que Hong Sang-soo a voulu nous dire à travers cette histoire. Cela ne semble pas seulement vide ou creux, le propos semble tout simplement inexistant.
Mais le pire dans la Femme qui s’est Enfuie reste la forme. Toutes les scènes sont filmées exactement de la même façon. Un long plan fixe et, tout à coup, un zoom. Mais pas un zoom qui semble pensé et maîtrisé au milimètre. Non un zoom violent qui ressemble à celui du jour où tonton Albert a décidé de devenir Kubrick avec son camescope. Tout cela est certainement voulu pour « faire genre ». Mais au final, cela donne avant tout une impression d’indigence artistique absolue. Au final, il n’y a rien à sauver dans ce monument d’ennui absolue.
LA NOTE : 04/20
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Hong Sang-soo
Durée : 77 minutes
Casting :
Kim Min-hee : Gam-hee
Song Seon-mi : Su-young
Lee Eun-mi : Young-ji
Seo Young-hwa : Young-soon
Kwon Hae-hyo : monsieur Jung
Kim Sae-Byuk : Woo-jin
Shin Suk-ho : l’homme au chat
Ha Sung-guk : le jeune poète