Bizarrement (ou pas bizarrement d’ailleurs, mais il fallait bien que je commence ma critique par un mot… alors pourquoi pas celui-là), les couvents et les monastère se prêtent particulièrement bien à devenir des décors de cinéma. Il y a clairement une surreprésentation de ces derniers par rapport aux nombres de personnes qui y habitent dans la vraie vie. Mais tant que cela donnera de très bons films, personne ne s’en plaindra. Et certainement pas ceux qui ont été voir Maternal, qui nous emmène dans un couvent de Bueno Aires qui accueille des jeunes filles mères sans ressources. Une jolie réflexion sur le désir d’être parent.
Maternal nous offre un triple portrait. Trois jeunes femmes au parcours et à la personnalité très contrastés. Chacune d’elle touche le spectateur d’une façon différente et c’est tout ce qui fait la richesse de ce film. Le scénario n’a rien de contemplatif et les portraits se dressent à travers une vraie tension narrative et psychologiques et quelques péripéties et rebondissements. On n’est parfois pas si loin que cela du polar. L’histoire présente le grand mérite de nous pousser au final à la réflexion et à poser son propre jugement sur chacune des protagonistes. Le propos ne prend pas partie pour l’une ou l’autre, mais nous donne toute les clés pour se faire sa propre opinion. Si on se prête au jeu, cela donne un réel supplément d’intérêt au film.
L’ambiance de huis-clos incite naturellement à se tourner avant tout vers les personnages. Du coup, la qualité du film tient beaucoup à la qualité de l’interprétation. Le trio formé par Lidiya Liberman, Denise Carrizo et Agustina Malale livre une performance d’une grande qualité. Il serait dommage de ressortir l’une d’entre elles, plutôt qu’une autre. C’est bien la synergie entre leurs personnages et leurs jeux qui fait de Maternal une grande réussite. La réalisation de Maura Delpero joue également son rôle en sachant adopter la bonne distance vis-à-vis de les personnages. Elle navigue entre grande intimité et prise de recul pour donner un parfait équilibre au film. Au final, il ne propose peut-être pas une grande histoire, mais une belle histoire assurément.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Réalisation : Maura Delpero
Scénario : Maura Delpero
Production : Alessandro Amato, Nicolás Avruj, Luigi Giuseppe Chimienti, Marta Donzelli, Diego Lerman, Gregorio Paonessa
Photographie : Soledad Rodriguez
Durée : 89 min
Casting :
Sœur Paola : Lidiya Liberman
Fatima : Denise Carrizo
Luciana : Agustina Malale
Nina : Isabella Cilia
Michael : Alan Rivas
Mère Supérieure : Marta Lubos
Soeur Bruna : Renata Palminiello