Il est des œuvres dont on pourrait écrire la critique, même des années après les avoir lues ou vues, tant elles vous ont marqué. On oublie alors sans doute toujours quelques détails, mais pas l’essentiel, qui reste gravé profondément dans son imaginaire personnel. Et puis, il y en a d’autres que l’on oublie en quelques jours. Si vous devez en écrire la critique, il vaut mieux le faire très rapidement, avant que les détails et l’essentiel s’échappent de concert de votre esprit. Ayant voulu rattraper mon retard en termes de critiques cinématographiques, j’ai tardé à écrire celle de L’Après-midi Bleu de William Boyd. Et j’avoue qu’il n’en reste plus grand chose. Mais je vais tout de même faire au mieux.
En se concentrant un peu, des impressions demeurent. L’impression d’être entrée assez facilement dans le roman, lors d’une première partie plutôt bien menée. Mais on découvre vite que cette première partie ne sert finalement pas à grand chose. L’essentiel du récit sera en fait un long flash-back, les événements dans le présent tenant plus de l’anecdote. Et là, j’avoue que je n’ai pas trouvé d’intérêt débordant dans ce que l’Après-midi Bleu raconte. Une histoire d’amour contrariée dans la bonne société des Philippines au début du XXème siècle. Même les aspects historiques et exotiques ne parviennent pas à vraiment raviver la flamme du récit.
Je reconnais à William Boyd une plume légère et agréable. C’est vraiment par son intrigue que l’Après-midi Bleu pêche. Ayant ramassé le livre dans la rue, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu d’argent. Peut-être un peu de temps, mais c’est aussi le prix à payer quand on aime les surprises. Cette fois, elle n’était pas franchement mauvaise, mais pas vraiment bonne. Un roman moyen, oubliable et vite oublié. Il ne moisira sans doute pas longtemps dans ma bibliothèque. Je réserve cette surprise moyenne à d’autres…