SANS UN BRUIT 2 : Le danger après le virage

Quand un film à petits moyens connaît un grand succès et qu’une suite est envisagée se pose alors une difficulté supplémentaire par rapport à celles déjà nombreuses que connaissent les deuxième épisode. En effet, il faut gérer le changement de statut. Sans Un Bruit était un huis-clos où l’angoisse naissait d’une ambiance oppressante, plus que d’un déluge d’effets spéciaux. Sans Un Bruit 2 est un film à beaucoup plus grand spectacle, avec une bonne dose d’action, grâce, imaginons-le, à un budget nettement plus confortable. Un virage délicat mais parfaitement négocié ici, en préservant l’esprit du premier volet et en ne misant pas uniquement sur le bruit à la fureur.

Sans Un Bruit 2 reprend exactement là où le premier nous avait laissé. Avoir vu ce dernier facilitera la compréhension, mais je pense qu’il est tout à fait possible de rentrer dans ce deuxième volet même sans cela. La complexité du scénario n’est de toute façon pas le point fort de ce film. Mais même si les éléments sont très classiques, et finalement sans grande surprise, ils sont manipulés avec assez d’habileté par John Krasinski pour que l’on prenne un vrai plaisir à suivre cette histoire. C’est rythmé, sans fioriture, mais avec pas mal de petites idées qui font vraiment la différence et nous procurent tous les frissons pour lesquels le spectateur s’est déplacé dans une salle obscure.

De plus, John Krasinski fait aussi preuve d’un vrai sens de l’image et de la réalisation. Le montage est vraiment de qualité, notamment un final qui met en parallèle deux lieux et deux situations, pour une double dose de suspense. Rien de terriblement spectaculaire, mais rien de gratuit. Tout est fait pour tirer le meilleur de cette histoire et des moyens mis en œuvre. Cela n’aboutit peut-être pas au plus grand film de tous les temps, mais à un long métrage d’une grande qualité, qui atteint parfaitement son but et nous fait même espérer un troisième volet. Cela tombe bien car Sans un Bruit 2 s’achève de manière assez ouverte pour l’imaginer.

LA NOTE : 13/20

Réalisation et scénario :
John Krasinski
Musique : Marco Beltrami
Décors : Jess Gonchor
Costumes : Kasia Walicka-Maimone
Photographie : Polly Morgan
Montage : Michael P. Shawver
Production : Michael Bay, Andrew Form et Brad Fuller
Production déléguée : John Krasinski, JoAnn Perritano et Allyson Seeger
Durée : 97 minutes

Casting :
Emily Blunt : Evelyn Abbott
Millicent Simmonds : Regan Abbott
Noah Jupe : Marcus Abbott
Cillian Murphy : Emmett Djimon
Hounsou : le leader de la colonie
Lauren-Ashley Cristiano : la femme d’Emmett
Wayne Duvall : Roger
John Krasinski : Lee Abbott
Scoot McNairy : le chef des pirates
Gary Sundown : l’homme sur l’île

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