Même le plus grands génies ont des moments de faiblesse. Enfin, au moins des moments où ils sont juste bons et non plus géniaux. Un auteur aussi incroyablement prolifique que Georges Simenon n’a évidemment pas pu écrire que de parfaits chefs d’œuvre. La Grande Perche ne figure certainement pas dans les lignes les plus inoubliables de sa bibliographie. Un roman non totalement dénué de qualité, mais qui ne propose pas la même profondeur et le même intérêt que ce à quoi le créateur du Commissaire Maigret nous avait habitué.
Les récits de Georges Simenon ne se contentent généralement pas d’être de simples polars. Ils dressent toujours un portrait, parfois peu reluisant, de la petite bourgeoisie, de ses travers et de son hypocrisie. Il explore aussi les travers de l’âme humaine, les petits comme les grands. La Grande Perche nous propose une histoire dont le décor ne possède pas cette richesse. Il reste bien le mécanisme de découverte de la vérité, grâce à la perspicacité et le sens de la psychologie du commissaire Maigret, mais sans tous les à côtés. Bref, c’est fromage sans dessert, ce qui rend le menu un peu moins appétissant.
Evidemment bien des auteurs aimeraient connaître des moments de faiblesse portés par une telle plume. La Grande Perche reste remarquablement bien écrit, mais la forme ne peut pas toujours sublimer le fond. Ce n’est cependant pas bien grave, puisque ce roman est du même format que l’ensemble de la bibliographie de Georges Simenon. Moins de deux cents pages… et encore en ne mettant pas trop de mots par page. Des romans faits pour être lus le temps d’un voyage en train. Les voyageurs qui auront passé leur trajet en parcourant ce récit n’auront tout de même définitivement pas totalement perdu leur temps.
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