Entre la compétition pour choisir la ville organisatrice des Jeux et les compétitions sur la piste, a lieu une troisième compétition qui échappe largement aux feux médiatiques. En effet, des nombreux sports cherchent à intégrer le programme olympique, quand d’autres essaient de sauver leur peau. Pour Tokyo, quatre d’entre eux font leur entrée. En attente de l’escalade, la première semaine a permis de découvrir les trois premiers. Les commentateurs de tout ordre, des grands médias au café du commerce, ont évidemment de quoi donner leur opinion sur ces nouveaux venus. Je ne vais donc pas manquer de participer à l’exercice.
Commençons par celui qui ne m’a franchement pas convaincu. L’arrivée du skateboard a fait polémique au sein même des acteurs de ce sport, dont beaucoup conteste le principe même de compétition. Ceux qui s’attendaient à des acrobaties spectaculaires n’en ont pas eu pour leur argent. Le concours s’est surtout résumé à des figures se distinguant peu les unes des autres. Il s’agit aussi d’un sport reposant uniquement sur des notes données par des juges, ouvrant la porte à d’interminables débats éventuels sur la légitimité du vainqueur. Enfin, voir sur le podium des adolescentes de moins de quinze ans ne renvoie par l’image d’un sport sérieux demandant un long apprentissage pour accéder à la maîtrise du geste juste ou du physique adéquat.
J’aurais pu formuler les mêmes réserves sur le surf après avoir assisté aux premiers jours de compétition, qui se sont déroulés sur des vaguelettes. Les épreuves consistaient alors à de longues séquences d’attente et le vainqueur semblait être celui ayant eu la chance de bénéficier d’une vague ressemblant vaguement (c’est le cas de le dire) à quelque chose et lui donnant la chance de s’exprimer. Les tours finaux disputés avec de vrais rouleaux m’a conduit à réviser quelque peu mon jugement, même si l’idée d’un sport aussi dépendant des conditions météorologiques pose quand même question.
Par contre, je suis assez enthousiaste concernant le basket 3×3. Un exercice d’une incroyable intensité, mêlant de manière particulièrement spectaculaire le physique et l’adresse. Certes, c’est déjà un peu le cas du basket classique, mais on est quand même bien face à deux sports différents. Une vraie découverte et une bonne surprise donc… Enfin une bonne surprise, sauf au niveau du résultat puisque l’équipe de France féminine, pourtant favorite (enfin d’après les mêmes commentateurs annonçant un doublé certain en VTT) a échoué au pied du podium. En perdant un match sur deux, elles ne méritaient de toute façon pas de médaille.
Même si on ne fait les bilans qu’à la fin, il apparaît de plus en plus certain que la délégation française n’atteindra par les objectifs ambitieux qui lui étaient fixés. Certes, chaque jour apporte son lot de médailles, mais pour en rapporter une quarantaine, il faut en ramener en moyenne trois par jour. Ce n’est pour l’instant pas le cas et si cela n’a rien de dramatique en soi, on constate tout de même une absence de dynamique particulière à trois ans des JO à domicile. La comparaison avec les excellents résultats britanniques intervenus dès les JO de Pekin, sur lesquels ils n’ont toujours pas fini de surfer, peut faire naître quelques interrogations sur les moyens donnés aux développement du sport français. Mais on a encore le temps d’en reparler.