La constance est une qualité importante paraît-il. Evidemment, on peut nuancer cette assertion quand cela concerne une constance dans la médiocrité. Œuvre culte pour beaucoup, OSS 117, le Caire Nid d’Espions est pour moi une film extrêmement médiocre, sans rythme, avec un Jean Dujardin en roue libre complète. La suite, Rio Ne Répond plus, a trouvé un peu plus grâce à mes yeux, mais sans jamais crier au génie. Je n’ai donc pas été vraiment étonné en voyant les premiers retours très décevants sur OSS 117, Alerte Rouge en Afrique Noire et je m’y suis rendu sans me faire d’illusion. Le résultat s’est montré à la hauteur de mon absence d’attentes.
Le plus gros reproche que l’on peut formuler à l’encontre d’OSS 117, Alerte Rouge en Afrique Noire, est ne de pas être franchement mauvais. En effet, Nicolas Bedos a pris tellement peu de risques qu’il ne pouvait se planter totalement. Mais il condamne son film à un manque d’intérêt criant. Le seul élément un tout petit peu nouveau repose sur le personnage de OSS 1001, mais sans aller très loin. Les bonnes idées manquent cruellement et elles sont le plus souvent largement sous-exploitées. Le reste est rempli de vannes attendues et prévisibles, qui s’enchaînent mollement. On assiste à un exercice de fan service de la pire espèce, sans aucune volonté d’explorer quoique ce soit d’innovant.
Jean Dujardin est à l’image du film. Il se contente de nous livrer une nouvelle fois les mêmes mimiques, avec une énergie un rien faiblarde. Quand son alter ego, incarné par Pierre Niney, lui renvoie à la figure son côté ringard, on ne peut que lui donner raison. C’est du déjà vue et tout ce petit monde semble s’en contenter, sans aucune volonté de dépasser le minimum attendu. Nicolas Bedos ne parvient jamais à insuffler dans OSS 117, Alerte Rouge en Afrique Noire, la moindre vision personnelle. N’a-t-il pas osé ? N’avait-il rien à proposer ? Qu’importe, le film se montre dans tous les cas très décevant, bien en-deçà de ce qu’on pouvait légitimement en attendre. L’ouverture finale sur un quatrième volet n’a du coup rien de rassurant.
LA NOTE : 08/20
Fiche technique :
Réalisation : Nicolas Bedos
Scénario : Jean-François Halin, d’après l’œuvre de Jean Bruce
Décors : Stéphane Rozenbaum
Musique : Anne-Sophie Versnaeyen
Photographie : Laurent Tangy
Producteurs : Eric et Nicolas Altmayer
Durée : 116 minutes
Casting :
Jean Dujardin : Hubert Bonisseur de La Bath / OSS 117
Pierre Niney : Serge / OSS 1001
Fatou N’Diaye : Zéphyrine Bamba
Natacha Lindinger : Micheline Pierson
Gilles Cohen : Lépervier
Wladimir Yordanoff : Armand Lesignac
Ibrahim Koma : Promedi
Ricky Tribord : le serveur