FALLING : Une corde de plus à son arc

En tant que consommateur relativement compulsif de produits culturels, j’ai bien des idoles, des artistes à qui je voue une admiration sans borne. Viggo Mortensen en fait clairement partie. Il lui aura fallu bien peu de films pour cela, mais chacune de ses apparitions éclaboussent l’écran d’une classe dont j’aimerais posséder n’en serait-ce qu’une fraction. Le voir passer de l’autre côté de la caméra ne pouvait donc que provoquer chez moi une certaine excitation. Ferait-il partie de ses génies qui transforment en or tout ce qu’ils touchent ? Falling conduit au final à une réponse quelque peu mitigée.

Falling repose sur un scénario où s’entrecroisent deux problématiques. Tout d’abord, la confrontation permanente entre un père homophobe et conservateur et son fils, homosexuel et marié. L’amour qui perdure malgré tout chez un enfant qui ne reçoit en retour qu’une expression méprisante, si ce n’est haineuse. Ensuite, le film traite aussi largement du déclin dû à l’âge, à la perte d’autonomie intellectuelle et physique. Le grand mérite de cette histoire est de parvenir à entremêler profondément les deux aspects pour qu’ils entrent en synergie et ne forment qu’un tout. Malheureusement, au-delà de ça, l’intrigue tourne largement en rond pendant les presque deux heures que dure le film. Cela donne un aspect voyeuriste au propos, presque sadique quand on voit pour la énième fois le père maltraiter un fils qui ne cherche pourtant qu’à l’aider.

Si Viggo Mortensen réalisateur et scénariste provoque déçoit quelque peu, Viggo Mortensen acteur reste égal à lui-même, ce qui n’est pas la moitié d’un compliment. Il livre une prestation magistrale, d’une grande justesse et transmettant une profonde émotion. Mais c’est aussi grâce à la qualité du jeu de Lance Henriksen lui faisant face. Le duo porte le film et aurait pu faire de lui une pleine réussite. Malheureusement, Falling souffre trop d’un scénario pas tout à fait abouti. Mais ce passage derrière la caméra reste tout de même très encourageant. Ne doutons pas que Viggo Mortensen fera encore mieux la prochaine fois.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Viggo Mortensen
Direction artistique : Jason Clarke
Costumes : Anne Dixon
Photographie : Marcel Zyskind
Musique : Viggo Mortensen
Montage : Ronald Sanders
Durée : 112 minutes

Casting :
Viggo Mortensen : John Peterson
Lance Henriksen : Willis Peterson, le père de John
Terry Chen : Éric
Sverrir Gudnason : Willis Peterson jeune
Laura Linney : Sarah
Hannah Gross : Gwen
David Cronenberg : Docteur Klausner
Paul Gross : Docteur Solvel
Gabby Velis : Monica
Henry Mortensen : Sergent Sanders

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