HOSPITALITE : Surfer sur la vague

Les distributeurs sont des personnes opportunistes et il faut bien admettre qu’ils ont bien raison de l’être. Si une vague de succès se présente, pourquoi effectivement ne pas surfer dessus. Donc, pourquoi ne profiteraient-ils pas de l’immense succès de Parasite et du regain d’intérêt qu’il a provoqué pour le cinéma est-asiatique pour ne pas ressortir des cartons quelques longs métrages n’ayant pas à l’époque trouvé le chemin des écrans hexagonaux ? Hospitalité est sorti au Japon en 2010. C’est seulement cette année qu’il est visible en salle en France. Un choix étonnant, mais au final, on ne peut que se réjouir de pouvoir découvrir cette petite curiosité réjouissante.

Le point de départ du scénario est un personnage qui vient « s’incruster » dans une famille bien tranquille et va prendre de plus en plus de place. Vous comprendrez alors bien le parallèle avec Parasite. Les esprits les plus éclairés feront remarquer que le Japon n’est pas la Corée, mais bon nombre de spectateurs vont faire naturellement la jonction. Cependant, les deux films n’ont clairement pas le même thème et surtout pas le même esprit. Hospitalité est avant tout une comédie, même si l’humour grinçant porte une critique acerbe et profonde de la société japonaise. Une nouvelle démonstration que le rire peut être un vecteur particulièrement puissant pour faire passer des messages.

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D’un point de vue purement formel, Hospitalité n’a rien de très spectaculaire. La réalisation de Koji Fukada est sobre et la production disposait très certainement de trop peu de moyens pour ne pas flirter ainsi avec le téléfilm. Mais l’essentiel est ailleurs. Le film repose avant tout sur ses acteurs, au premier rand desquels Kanji Furutachi. Il parvient de bout en bout à rendre son personnage aussi sympathique qu’insupportable. Le spectateur reste partagé entre une certaine fascination et la perception de ce qu’il a de « malfaisant ». Savoir si une de ces deux natures va finir par prendre le pas sur l’autre reste ce qui nous accroche à cette histoire qui permet de mieux découvrir ce pays toujours étonnant d’une manière différente et originale.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Kōji Fukada
Scénario : Kōji Fukada
Photographie : Ken’ichi Negishi
Montage : Kōji Fukada
Musique : Yusuke Kataoka et Kumiko Yabu
Production : Kōji Fukada et Kiki Sugino
Direction artistique : Oriza Hirata
Durée : 96 minutes

Casting :

Kenji Yamauchi : Mikio Kobayashi
Kiki Sugino : Natsuki, la seconde femme de Mikio
Kanji Furutachi : Hanataro Kagawa
Bryerly Long : Annabelle, la supposée femme de Hanataro
Kumi Hyōdō : Seiko Kobayashi, la sœur de Mikio
Eriko Ono: Eriko, la fille de Mikio issue d’un premier mariage
Naoki Sugawara : Takahiro Honma, le frère de Natsuki
Haruka Saito : la première femme de Mikio
Tatsuya Kawamura : le musicien

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