ROUGE : Indigne de l’indignation

Après quinze jours de pause estivale loin de Paris et même hors de France, il était temps de retrouver le chemin des salles obscures. Une reprise relativement moyenne avec Rouge, un film engagé, avec des gentils et des méchants dedans. Un film français qui nous fait définitivement réaliser que Dark Waters un un grand film. La bande-annonce faisait d’ailleurs naître un certain nombre de craintes, mais les bonnes critiques, et la présence à l’écran de Zita Hanrot, ont pu amadouer certains spectateurs, comme moi. Malheureusement, c’est bien la première impression qui se concrétise à l’écran.

Le scandale humain et environnemental qui sert de support à Rouge cumule un nombre de clichés et de ficelles trop grosses pour être honnêtes assez impressionnant. Si chaque élément individuellement pourrait avoir un fondement et bien correspondre à une réalité, leur accumulation fait perdre à l’histoire toute crédibilité. Du coup, cela nuit largement à l’empathie que peut ressentir le spectateur face à ce spectacle qui lui paraît quelque peu irréel. Cependant, ceci n’est qu’un support au vrai sujet du film, à savoir les conséquences de tout cela pour les relations entre les personnages, en particulier au sein de la famille des deux principaux protagonistes. C’est cette dimension qui aurait pu donner tout son intérêt à ce film. Il y parvient parfois, mais on ne peut jamais bâtir quelque chose de réellement solide sur une base bancale.

Comme l’aura laissé deviner mon introduction, j’ai une tendresse particulière pour l’actrice Zita Hanrot. Elle confirme ici tout son talent et sa très jolie présence à l’écran. Elle s’investit pleinement dans son rôle et parvient à lui donner une épaisseur supplémentaire. Sami Bouajila se montre lui aussi convaincant et aucun reproche ne pourra lui être formulé. Céline Sallette a par contre un peu plus de mal à vraiment nous faire à un personnage qui, il est vrai, n’est pas non plus particulièrement bien écrit. Au final, Farid Bentoumi passe quelque peu à côté de son sujet. Un sujet qui méritait un peu plus de subtilité pour engendrer la profonde indignation qu’il sollicite de notre part. Il ne la mérite malheureusement pas.

LA NOTE : 08/20

Fiche technique :
Réalisation : Farid Bentoumi
Scénario : Farid Bentoumi, en collaboration avec Samuel Doux, Audrey Fouché et Gaëlle Macé
Musique : Pierre Desprats
Décors : David Faivre
Costumes : Caroline Spieth
Photographie : Georges Lechaptois
Production : Frédéric Jouve
Coproduction : Jean-Pierre et Luc Dardenne
Production associée : Marie Lecoq et Philippe Logie
Production déléguée : Delphine Tomson
Durée : 86 minutes

Casting :
Zita Hanrot : Nour Hamadi
Sami Bouajila : Slimane Hamadi
Céline Sallette : Emma
Olivier Gourmet : Stéphane Perez
Henry-Noël Tabary : Greg
Alka Balbir : Sofia

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *