LES AMOURS D’ANAIS : Pourvu qu’elle soit douce

Mettre le mot amour au pluriel est généralement synonyme de situation compliquée, à moins d’une très grande ouverture d’esprit (et encore…). Et comme on fait rarement de film sur les histoires simples, on est guère étonné de voir un film s’intituler les Amours d’Anaïs. Une histoire de trio amoureux, schéma qui a inspiré tant et tant de récits, aux personnages quelque peu singuliers. Elle ne nous apprendra peut-être rien de révolutionnaire sur la nature profonde du sentiment amoureux et du désir, mais un joli moment de cinéma.

Il n’est pas facile d’entrer dans les Amours d’Anaïs. En effet, dans un premier temps, le personnage principal apparaît sous un jour relativement antipathique. Il est toujours très délicat de traiter une femme d’hystérique, mais dans ce cas précis, il est difficile de trouver un mot plus adéquat. Dans une seconde partie, le film change de nature en même temps que l’histoire marque un tournant. Il se met alors à déborder d’une douce sensualité relativement troublante. Les personnages s’adoucissent et on peut enfin les aimer. Ils prennent surtout de l’épaisseur et l’histoire de l’intérêt. Tout cela fait que l’on sort de ce film assez charmé pour oublier l’impression plus mitigé des premiers instants.

Copyright Haut et Court

Les Amours d’Anaïs repose largement sur les épaules d’Anaïs Demoustier. Elle tient là un rôle lui permettant de démontrer l’étendue de son répertoire, son personnage évoluant fortement au cours du film. Dans l’hystérie ou la sensualité, elle se montre toujours aussi à l’aise, avec cette petite pointe de charge qui fait toute la différence. Valéria Bruni Tedeschi livre là une prestation plus monolithique, son personnage se montrant plus constant, mais tout aussi convaincante. C’est à grand regret que l’on quitte le duo qu’elles forment à la fin du film. Charline Bourgeois-Tacquet signe donc là un premier plutôt réussi, plein d’une très belle sensibilité qu’on a envie de retrouver un jour sur nos écrans.

LA NOTE : 12/20

Fiche technique :
Scénario et réalisation : Charline Bourgeois-Tacquet
Musique : Nicola Piovani
Image : Noé Bach
Montage : Chantal Hymans
Décors : Pascale Consigny
Production : Igor Auzépy, Stéphane Demoustier, Philippe Martin, Olivier Père, David Thion
Société de production : Les Films Pelléas
Durée : 98 minutes

Casting :
Anaïs Demoustier : Anaïs
Valeria Bruni Tedeschi : Emilie
Denis Podalydès : Daniel Moreau-Babin (DMB)
Christophe Montenez : Raoul, l’ex-petit ami d’Anaïs
Jean-Charles Clichet : Yoann, l’homme à tout faire du château
Xavier Guelfi : Balthazar, le frère d’Anaïs
Anne Canovas : la mère d’Anaïs
Bruno Todeschini : le père d’Anaïs
Grégoire Oestermann : le directeur de thèse d’Anaïs

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *