Qu’est ce qui pousse certains humains à toujours se dépasser. A aller toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus longtemps. Et parfois également, toujours plus haut. C’est la très bonne question posée par le film le Sommet des Dieux, film d’animation franco-luxembourgeois, mais adaptation d’un manga à succès. Une histoire qui nous emmène vers les plus hauts sommets montagneux et surtout à la rencontre de ceux qui cherchent à les gravir encore et encore, souvent au péril de leur vie. Un sujet qui à première vue pourrait laisser indifférent beaucoup d’entre nous (moi le premier), mais qui séduit par sa réussite narrative et artistique.
Le Sommet des Dieux nous fait suivre les pas d’un journaliste qui cherche à retrouver un célèbre alpiniste japonais, disparu il y a plusieurs années déjà. C’est là la bonne idée qui donne toute sa saveur au scénario. Il est bâti comme un polar, même s’il n’y est jamais question de crime, de détective ou de policier. Cela confère une réelle tension au récit du début à la fin. On passe du présent au passé continuellement, mais toujours de manière très fluide et toujours pour faire avancer l’histoire à bon escient. C’est sur ce fil rouge extrêmement solide que vient se greffer une vraie réflexion subtile et profonde sur la motivation des personnages, ne la rendant que plus convaincante.
Le Sommet des Dieux est également graphiquement très réussi. Il n’est pas spécialement beau, mais ne cherche pas forcément à l’être. Par contre, le style traduit une réelle personnalité qui contribue à conférer aux personnages notamment une véritable épaisseur. Les paysages de montagnes sont eux parfaitement reproduits pour donner de la force au propos. La grandeur des décors contribue largement à en offrir au film. Ce dernier possède donc bien des qualités et se révèle beaucoup plus marquant que l’idée de départ laisserait espérer. Bref, Patrick Imbert a su s’inspirer de ses personnages pour tirer son œuvre vers le sommet.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Réalisation : Patrick Imbert
Scénario : Patrick Imbert, Jean-Charles Ostoréro et Magali Pouzol
Direction artistique : David Coquard-Dassault
Montage : Benjamin Massoubre et Camillelvis Théry
Musique : Amine Bouhafa
Durée : 90 minutes
Casting :
Damien Boisseau : Fukamachi
Lazare Herson-Macarel : Habu jeune
Eric Herson-Macarel : Habu vieux
Kylian Rehlinger : Kishi
Philippe Vincent : le rédacteur en chef
Gautier Battoue : Inoué jeune
Jérôme Keen : Inoué vieux
Elisabeth Ventura : Ryoko
François Dunoyer : Ang Tsering
Luc Bernard : Ito
Marc Arnaud : Hase
Cédric Dumond : Nima