LA FRACTURE : Lutte des classes

Le cinéma français laisse souvent de grande places aux questions sociales dans les scénarios. Il n’évite pas toujours le travers qui guette toujours tous ceux qui s’attaquent à ce genre de sujet. Le misérabilisme est le défaut de bien des propos, pourtant plein de bonnes intentions, mais qui peinent à convaincre. La Fracture échappe largement à ce piège qui se dressait pourtant clairement devant lui. Se montre-t-il pleinement convaincant pour autant ? Pas si sûr, car d’autres traquenards attendent les scénaristes. Dure vie que la leur !

La Fracture a au moins un grand mérite. Celui d’aborder de front des sujets contemporains et quelque peu polémiques, courage rare dans le cinéma français, même s’il est de moins en moins (je le souligne souvent, je vais finir par radoter). Il met en avant d’un côté le phénomène des Gilets Jaunes et la situation de l’hôpital public français. Il parle surtout de tout ce qui peut séparer les classes sociales, notamment les idées toutes faites que chacune a sur l’autre. Mais en dénonçant les idées reçues, le propos n’évite pas certains clichés et raccourcis. On a du mal à adhérer pleinement à l’universalisme du message qui semble un rien convenu et artificiel.

Copyright Carole Bethuel

La Fracture nous offre une large galerie de personnages, quelques peu inégale. Chacun y trouvera à boire et à manger. Mais tout le monde pourra s’accorder sur l’énergie et la conviction que met tout le casting pour donner de l’épaisseur à cette histoire. Valéria Bruni Tedeschi, Marina Foïs et Pio Marmaï se montrent à la hauteur de leur réputation, avec même un rien d’investissement supplémentaire. Le film nous offre aussi une vraie révélation, en la personne de Aissatou Diallo Sagna. Elle fait définitivement basculer le film du bon côté de la Force cinématographique et nous permet tout de même d’apprécier ce spectacle pas totalement maîtrisé et imparfait.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Réalisation : Catherine Corsini
Scénario : Catherine Corsini avec la collaboration de Laurette Polmanss et d’Agnès Feuvre
Photographie : Jeanne Lapoirie
Son : Nicolas Cantin
Décors : Toma Baquéni
Costumes : Rachel Raoult
Première Assistante réalisation : Alexandra Denni
Scripte : Bénédicte Darblay
Direction de production : Angeline Massoni
Montage image : Frédéric Baillehaiche
Montage son : Fanny Martin
Montage des directs : Jeanne Delplancq
Mixage : Olivier Goinard
Musique originale : ROB
Productrice : Elisabeth Perez
Durée : 1h38

Casting :
Valeria Bruni Tedeschi : Raf
Marina Foïs : Julie
Pio Marmaï : Yann
Aissatou Diallo Sagna : Kim
Jean-Louis Coulloc’h : Laurent
Caroline Estremo : Pat
Cécile Boncourt : Blandine

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