BARBAQUE : Manque de tranchant

Le propre de l’humour est de pouvoir dédramatiser les débats qui prennent bien trop d’importance dans les débats par rapport à ce que la raison voudrait. C’est une de ses grandes vertus, au-delà du plaisir simple de rire un bon coup. Barbaque possède bien cette vertu. Par contre, on peut débattre du deuxième point. En tout cas, Fabrice Eboué confirme sa volonté de s’attaquer à des sujets bien casse-gueule (l’esclavage, le racisme, la religion…) pour les dédramatiser. L’intention est louable, même si ici à nouveau la mise en œuvre est imparfaite.

Barbaque est un film pro ou anti viandard/vegan ? J’apporterai bien une réponse à cette question mais cela découlerait surtout de ma propre subjectivité et de ce que j’ai eu envie de voir dans ce film. En effet, ce dernier ne prend finalement pas tant parti que cela et renvoie un peu tout le monde dos à dos. Ce manque de point de vue affirmé constitue certainement la plus grande limite à laquelle se heurte le propos. Ce n’est pas aussi méchant, mordant, percutant que cela aurait pu l’être. C’est un tout petit mou (de veau) du genou. On sourit plus que l’on rit et on attend un peu vainement le vrai moment de bravoure qui pourrait faire de ce film un film culte. On passe tout de même un bon moment, mais on reste un rien frustré.

Copyright Cinéfrance Studios

J’ai vu Barbaque dans la foulée de la Fracture. J’ai donc eu la chance de voir deux films avec Marina Foïs dans la même journée. Elle porte vraiment sur ses épaules tout le potentiel comique du film, aux côtés d’un Frabrice Eboué aussi timide dans l’interprétation que dans la réalisation. Le film réserve aussi quelques seconds rôles sympathiques qui viennent agrémenter quelques scènes. Mais tout cela est un peu juste pour totalement compenser l’absence de choix clair entre la franche comédie et la satyre sociale. Le bilan reste donc mitigé, même si le positif l’emporte au final d’une courte tête.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Réalisation : Fabrice Éboué
Scénario : Fabrice Éboué et Vincent Solignac
Musique : Guillaume Roussel
Photographie : Thomas Brémond
Montage : Alice Plantin
Production : Julien Deris, David Gauquié, Jean-Luc Ormières
Coproducteur : Fabrice Éboué
Producteur délégué : François-Xavier Decraene
Durée : 87 minutes

Casting :
Fabrice Éboué : Vincent Pascal
Marina Foïs : Sophie Pascal
Roby Schinasi : Alexandre
Nicolas Lumbreras : Joshua
Victor Meutelet : Lucas
Virginie Hocq : Stéphanie Brachard
Jean-François Cayrey : Marc Brachard
Stéphane Soo Mongo : N’Tamack
Christophe Hondelatte : Michel François

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *