LES OLYMPIADES : L’amour éternel

Je souligne souvent par ici que l’amour reste le sujet numéro un des histoires que se racontent les êtres humains depuis qu’ils se racontent des histoires. Mais l’amour est-il pour autant quelque chose de totalement immuable ? Le sentiment au plus profond, oui sûrement, mais les pratiques amoureuses évoluent d’une époque à l’autre au gré des changements sociétaux. Les Olympiades est un film profondément romantique, contrairement à ce que pouvait laisser penser la très mauvaise bande-annonce, qui témoigne fidèlement (pour ne pas crûment) de celles d’une époque et d’une génération.

Comme pour tout film fortement générationnel, on ne voit pas les Olympiades de la même façon selon que l’on a l’impression ou non de faire partie de la « population » dont le scénario parle. Personnellement, je me trouve entre deux. Le film nous décrit la vie amoureuse de trentenaires, qualificatif qui ne peut malheureusement plus me définir depuis deux ans. Cependant, il y avait assez d’éléments résonnant avec ma propre expérience pour être touché de manière particulière par cette histoire. Ceci dit, indépendamment de cela, elle saura émouvoir n’importe quel spectateur par la poésie qui finira par se dessiner. La profondeur des sentiments décrits n’a rien à envier à ceux d’époques désormais dévolues.

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Les Olympiades est aussi remarquable sur la forme. Evidemment, on en attendait pas moins d’un réalisateur comme Jacques Audiard. Le recours au noir et blanc est parfois l’outil facile de ceux voulant passer pour des « auteurs », quand ils n’en ont pas forcément le talent. Mais entre les mains d’un tel cinéaste, cela peut donner un résultat magnifique. Vous l’aurez compris, c’est le cas ici. Cela sublime le jeu d’un trio de d’interprètes qui parviennent à donner une incroyable profondeur à leur personnage. Si on connaissait déjà le grand talent de Noémie Merlant, Lucie Zhang et Makita Samba connaissent là un premier grand rôle qui ne passera clairement pas inaperçu. Espérons que la carrière de Jacques Audiard sera aussi longue que l’amour est éternel.

LA NOTE : 14/20

Fiche technique :
Réalisation : Jacques Audiard
Scénario : Jacques Audiard, Céline Sciamma et Léa Mysius, d’après la bande dessinée Les Intrus d’Adrian Tomine
Photographie : Paul Guilhaume
Montage : Juliette Welfling
Musique : Rone
Supervision musicale : Pierre-Marie Dru
Durée : 105 minutes

Casting :
Lucie Zhang : Émilie
Makita Samba : Camille
Noémie Merlant : Nora
Jehnny Beth : Amber Sweet
Océane Caïraty : Stéphanie
Geneviève Doang : Karin, la sœur d’Émilie

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