Une pure comédie est le genre cinématographique qui a le plus de chance de cartonner au box-office en France. Il suffit de voir la place qu’occupent la Grande Vadrouille, les Visiteurs et Bienvenue chez les Ch’tis dans l’histoire du cinéma hexagonal. Du coup, il est parfois tentant pour un distributeur d’insister sur cet aspect d’un film, même s’il en possède bien d’autres. Cependant, ce stratagème conduit le plus souvent à de la déception chez ceux qui y vont finalement et qui s’attendaient à autre chose et vont détourner des écrans ceux qui aspirent à un peu plus de profondeur. C’est exactement ce qui arrive avec le Test, un film beaucoup plus riche que ce que laissait présager la bande-annonce.
Le premier tiers du Test laisse effectivement penser que le seul propos de ce film est de faire rire le spectateur, sans forcément se révéler d’une grande finesse. On peut alors commencer à se dire qu’on n’en aura pas pour notre argent. Les situations sont certes amusantes, mais on ne rit pas non plus aux éclats toutes les trente secondes. Mais peu à peu, on comprend aussi que le scénario nous parle aussi de bien d’autres choses. La crise de la quarantaine, l’adolescence, le désir et l’amour face au temps qui passe… Des propos qui sont amenés avec plus de subtilité et de profondeur qu’attendues et qui, si on est près à accepter ce changement de pied, fait naître un intérêt nouveau chez le spectateur.
Alexandra Lamy ne remportera peut-être jamais de César, mais il serait injuste de ne voir en elle qu’une actrice de télévision. Finalement, les limites de son répertoire lui donne un côté naturel et attachant. Et on attend le jour où un réalisateur se décidera à lui offrir la possibilité de repousser ses limites. On apprécie toujours la présence de Philippe Katerine à l’écran, égal à lui-même et donc drôle et savoureux. Le Test brille au final surtout par son casting adolescent fort bien dirigé et qui change quelque peu des clichés sur cette période de la vie fréquents au cinéma. Tout ce petit monde donne à ce film une dimension humaine fort appréciable pour nous offrir un spectacle que l’on aurait tort de ne pas apprécier.
LA NOTE : 12/20
Fiche technique :
Réalisation : Emmanuel Poulain-Arnaud
Scénario : Emmanuel Poulain-Arnaud et Noé Debré
Musique : Julien Glabs
Décors : Jérémie Duchier
Costumes : Alexia Crisp-Jones
Photographie : Thomas Rames
Montage : Grégoire Sivan
Production déléguée : Thibault Gast et Matthias Weber
Production exécutive : David Giordano Durée : 79 minutes
Casting :
Alexandra Lamy : Annie
Philippe Katerine : Laurent
Matteo Perez : César
Joaquim Fossi : Max
Chloé Barkoff-Gaillard : Poupi
Pablo Cobo : Jérémie
Lucile Jaillant : Hélène
Stéphan Wojtowicz : le directeur de l’école