ADIEU MONSIEUR HAFFMANN : Les inconnus dans la maison

Sans vouloir citer Jean-Jacques Goldman, il est vrai qu’on ne saura jamais trop si nous aurions été dans le camp des bons ou des méchants dans certaines circonstances. En particulier évidemment lors de la Seconde Guerre Mondiale. Aurions-nous été collabo ou résistant ? Mais au fond, nous n’avons vraiment pas à nous plaindre de ne pas savoir. Surtout que la réponse a toutes les chances de ne pas être aussi manichéenne qu’on ne l’imagine. Adieu Monsieur Haffmann explore cette zone grise où évolue certains individus. Si le film ne se montre pas tout à fait à la hauteur de son sujet, il nous livre une réflexion non dénuée d’intérêt.

Adieu Monsieur Haffmann est un film particulièrement classique dans sa forme. Une histoire suffisamment solide pour justifier d’en tirer un long métrage, des péripéties et des rebondissements, mais sans en faire trop. Je tiens à souligner d’ailleurs le bon goût de la bande-annonce de ne pas nous avoir révélé tous les éléments clés du scénario, comme on aurait pu le craindre. Les relations entre les personnages sont plus complexes que ce qu’on aurait pu imaginer dans un premier temps. Le fond historique, les aspects douloureux qu’ils soulèvent, tout cela forme avant tout un décor pour « l’affrontement » psychologique entre les personnages, qui forme le cœur du film. On peut le regretter, mais il faut avant tout simplement ne pas le prendre pour ce qu’il n’est pas.

Copyright Vendôme Production

Fred Cavayé s’est doucement installé comme un réalisateur qui entretient un cinéma français populaire et accessible, sans que cela ne soit dévalorisant. Lors de sa carrière, il a su nous livrer aussi bien d’excellents polars que des comédies réussies (enfin pas toutes). Il confirme avec Adieu Monsieur Haffmann. Il faut dire qu’il peut compter sur une distribution de premier ordre, comme il sait toujours en rassembler. Sara Giraudeau crève littéralement l’écran, comme toujours il est vrai. Daniel Auteuil et Gilles Lelouche sont égaux à eux-mêmes, ce qui est déjà très satisfaisant, sans qu’ils aient particulièrement besoin de forcer leur talent. Cela donne au final un film solide et plaisant, avec ce qu’il faut d’émotion.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Fred Cavayé
Scénario : Fred Cavayé et Sarah Kaminsky, d’après la pièce de théâtre de Jean-Philippe Daguerre
Musique : Christophe Julien
Photographie : Denis Rouden
Montage : Mickael Dumontier
Décors : Philippe Chiffre
Production : Vanessa Djian, Fabrice Gianfermi, Philippe Rousselet, Patrice Arrat, Gauthier Lovato
Durée : 116 minutes

Casting :
Daniel Auteuil : Joseph Haffmann
Sara Giraudeau : Blanche
Gilles Lellouche : François Mercier
Nikolai Kinski : commandant Jünger
Mathilde Bisson: Suzanne
Anne Coesens : Hannah
Tiago Coelho : Maurice Haffmann
Néma Mercier : Dora Haffmann
Alessandro Lanciano : André Haffmann

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