LA PLACE D’UNE AUTRE : Une place plus haut

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir changer de vie d’un seul coup d’un seul, presque que comme par magie ? Bon certes, la réponse est plus fortement positive chez ceux dont l’existence ne ressemble pas à un long fleuve tranquille et heureux. Comme pour le personnage principal de la Place d’une Autre, qui va profiter des aléas de la guerre pour quitter la misère pour une condition plus enviable que la sienne. L’usurpation d’identité est un point de départ de beaucoup d’histoires. Il faut bien avouer que cela peut constituer un ressort narratif assez puissant, ce film en est une nouvelle preuve.

La Place d’une Autre repose sur deux piliers. Le premier est bien sûr la question de savoir si elle va finir par se faire démasquer et si oui, ce qui va lui arriver ? Je ne vais évidemment rien divulgâcher parce que cela reste quand même l’élément qui maintient le spectateur au cœur de l’histoire. Il fonctionne assez bien car l’histoire parvient à nous faire très vite aimer la principale protagoniste, compensant ainsi le classicisme du déroulé. Le second est une réflexion sur l’écart entre la valeur accordée à la position sociale d’un individu et sa valeur réelle. Cette dernière manque de profondeur et le contexte de la guerre 14-18 ne pousse pas non plus à en tirer des conclusions d’une grande portée universelle.

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La Place d’une Autre constitue l’occasion de vérifier que la formidable Lyna Khoudri est bien toujours autant formidable. Son talent permet un attachement immédiat qui sauve le film de ses quelques faiblesses. Dans un genre très différent, Maud Wyler livre également une prestation remarquable. Sabine Azéma reste évidemment une grande actrice, même si elle ne semble pas ici forcer beaucoup son talent. Aurélia Georges fait preuve d’une belle maîtrise dans sa réalisation et l’aspect « film en costumes » ne souffre d’aucune fausse note. Le résultat final se laisse regarder avec un certain plaisir, à défaut d’un immense intérêt.

LA NOTE : 10/20

Fiche technique :
Réalisation : Aurélia Georges
Scénario : Maud Ameline et Aurélia Georges, librement inspiré du roman The New Magdalen de Wilkie Collins
Costumes : Agnès Noden
Photographie : Jacques Girault
Montage : Martial Salomon
Musique : Frédéric Vercheval
Décors : Thomas Grézaud
Durée : 112 minutes

Casting :
Lyna Khoudri : Nélie Laborde
Sabine Azéma : Eléonore de Lengwil
Maud Wyler : Rose Juillet
Laurent Poitrenaux : Julien Valence
Didier Brice : Massip
Lise Lamétrie : Honorine
Olivier Broche : le commissaire
Judith Leder : Emilienne
Jacques Bachelier : major Clarinval
Marie Hattermann : Marthe

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