Le peuple libanais est un de ceux qui se trouve le plus marqué par de profondes cicatrices. Celles-ci ont inspiré beaucoup d’œuvres et de récits, partageant avec nous l’incroyable faculté de ce pays et de ses habitants à ne jamais sombrer définitivement dans le désespoir malgré tous les malheurs subis. Memory Box se situe dans cette tradition, en mettant l’accent sur la place du souvenir dans la reconstruction de ceux qui ont fini par fuir pour un ailleurs plus paisible. Un film qui charme et convainc par une grande simplicité qui témoigne d’une immense sincérité.
Memory Box aborde beaucoup deux sujets principaux autour de la mémoire. Celui de la place des souvenirs dans l’identité d’un individu et celui de la transmission d’une histoire douloureuse aux générations qui suivent. Tout cela peut se résumer en une seule et même question : faut il oublier ou se souvenir de ce qui fait mal ? Le film apporte une réponse assez claire car son propos est limpide. Pas d’esbroufe ici, pas de rebondissements surfaits, mais juste un récit qui se déroule peu à peu pour laisser le temps au spectateur, en même qu’un des personnages du film, de découvrir l’ensemble des éléments qui le composent. Cela laisse pleinement le temps de se laisser imprégner par les émotions qui sont partagées de manière directe et particulièrement touchante.
Memory Box repose beaucoup sur le duo formé par Rim Turki et Paloma Vauthier. Leur interprétation est à l’image du film, sincère, simple et touchante. Cela tient à la justesse de leur jeu qui dose parfaitement les émotions qu’elles parviennent à transmettre parce que le spectateur y croit pleinement. Globalement, la réalisation de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige est parfaitement maîtrisée. Que ce soit esthétiquement avec des ambiances visuelles qui retranscrivent parfaitement les différentes époques décrites. Mais aussi narrativement, puisque les scénario reste toujours parfaitement clair, malgré une construction à base de flashbacks. Le film est donc une émouvant témoignage qui nous parle des douleurs du passé d’un pays qui n’en a malheureusement pas fini avec la peine.
LA NOTE : 13/20
Fiche technique :
Réalisation : Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Scénario : Joana Hadjithomas, Khalil Joreige et Gaëlle Macé
Décors : Maia El Khoury
Costumes : Lara Mae Khamis
Photographie : Josée Deshaies
Son : Guillaume Le Braz
Montage : Tina Baz
Production : Carole Scotta
Durée : 102 minutes
Casting :
Rim Turki : Maia adulte
Paloma Vauthier : Alex
Clémence Sabbagh : Téta
Manal Issa : Maia adolescente
Isabelle Zighondi : Nisrine Abi Samra
Hassan Akil : Raja
Rabih Mroue : Raja adulte
Michelle Bado : Michelle
Halim Abiad : Halim jeune
Patrick Chemali : Halim adulte