UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN : Fable dramatique

Il n’est jamais trop tard pour donner un nouvel élan à sa carrière et changer de rôle. Non, je ne parle pas de moi-même, même si en effet, cette phrase pourrait tout à fait convenir à ce que j’ai vécu ces deux derniers mois. Non, je parle ici de Sandrine Kiberlain qui aura attendu 2021 pour passer de l’autre côté de la caméra. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas choisi le sujet le plus facile puisqu’Une Jeune Fille qui Va Bien nous parle de la situation des juifs pendant l’Occupation. Mais elle ne s’est pas arrêté là puisque la forme également peut faire débat.

En effet, Une Jeune Fille qui Va Bien n’est en rien une reconstitution historique. C’est plutôt une fable, un rien poétique, qui a pour toile de fond le drame terrible qui se noue. Cela donne au propos une distance relativement inédite pour un sujet de ce type. Personnellement, cela m’a laissé relativement dubitatif pendant quasiment la totalité de ce long métrage, avant que le dernier plan lui donne un sens et une portée pleinement à la hauteur d’une telle thématique. Rien qu’un plan, mais qui donne de la hauteur à tout ce qui a précédé et nous permet d’évacuer toutes les réserves et l’apprécier pleinement légèrement a posteriori.

Copyright Jérôme Prébois

Une Jeune Fille qui Va Bien offre son premier grand rôle à la jeune Rebecca Marder. Elle y met une énergie débordante, qui aurait parfois mérité d’être légèrement canalisée. Elle parvient tout de même à nous entraîner avec elle dans cette légère folie douce et cette profonde inconscience, qui tranchent avec la noirceur de l’époque. C’est de ce contraste, talentueusement incarnée, que naît tout l’intérêt de ce film dont on peut facilement souligner les défauts, mais dont ne peut nier la réelle originalité. Et surtout la jolie prise de risques de Sandrine Kiberlain. A une époque où on reproche souvent au 7ème art de tourner en rond, c’est un élément à souligner et à applaudir.

LA NOTE : 12/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Sandrine Kiberlain
Musique : Marc Marder et Patrick Desreumaux
Décors : Katia Wyszkop
Costumes : Emmanuelle Youchnovski
Photographie : Guillaume Schiffman
Son : Jean-Pierre Duret
Montage : François Gédigier
Production : Olivier Delbosc et Pauline Duhault
Durée : 98 minutes

Casting :
Rebecca Marder : Irène
André Marcon : André, le père
Anthony Bajon : Igor, le frère
Françoise Widhoff : Marceline, la grand-mère
India Hair : Viviane, l’amie d’Irène
Florence Viala : Josiane, la voisine
Ben Attal : Jo
Cyril Metzger : Jacques
Jean Chevalier : Gilbert

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