PETITE NATURE : Enfance dans l’art

Décidément l’enfance est un sujet qui intéresse les cinéastes français ces derniers mois. On se souvient notamment d’Un Monde, sorti il y a à peine quelques semaines et qui nous plongeait dans l’enfer que peut devenir une cour de récréation, ou encore Petite Solange, même si l’héroïne de ce dernier était déjà entrée de plein pieds dans l’adolescence. Petite Nature se situe quelque part à mi-chemin entre les deux. Mais il les rejoint surtout par ses grandes qualités et l’émotion sincère qu’il véhicule par le regard empathique, sans être jamais niais, qu’il pose sur ses personnages.

Petite Nature emmène le spectateur avec lui par l’attachement profond qu’il fait naître très rapidement envers le jeune garçon dont le film nous raconte l’histoire. Un attachement fait de tristesse et d’affection. C’est parce qu’on l’apprécie pour son énergie et sa curiosité que l’on compatit vraiment pour sa fragilité et son environnement pas toujours sympathique. La profondeur du personnage fait tout l’intérêt du film et permet à l’élément central de l’intrigue, sa relation avec son professeur, de prendre toute l’épaisseur qu’elle connaît ici. Le spectateur est touché, ému, et quelque peu bousculé quand le ton se fait plus dramatique. Il y a dans ce film un mélange subtil de profond optimisme et d’un pessimisme assez sombre qui interroge le spectateur en lui laissant apporter ses propres réponses.

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Samuel Theis signe là un deuxième long métrage remarqué, après Party Girl. Il confirme son goût pour les personnages en marge, naviguant entres force et faiblesses. Il dirige avec beaucoup de talent le jeune Aliocha Reinert, qui livre une prestation magnifique. Antoine Reinartz lui sert d’alter-ego avec le talent qu’on lui connaît et n’est donc pas pour rien dans la réussite sur ce film. Un mot sur la jolie prestation d’Izia Higelin, que j’ai toujours très envie d’épouser (dommage qu’elle ne le sache toujours pas). Petite Nature explore avec beaucoup d’humanité et de sensibilité bien des thématiques, tournant autour de l’enfance, la construction de soi, le poids du milieu social, la différence… Un film aussi riche que beau donc.

LA NOTE : 13,5/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Samuel Theis
Photographie : Jacques Girault
Montage : Nicolas Desmaison
Décors : Mila Preli
Musique : Ulysse Klotz
Production : Caroline Bonmarchand
Durée : 1h35

Casting :
Aliocha Reinert : Johnny
Antoine Reinartz : Jean Adamski
Mélissa Olexa : Sonia
Izïa Higelin : Nora
Jade Schwartz : Mélissa
Ilario Gallo : Dylan
Abdel Benchendikh : Ylies
Romande Esch : copine de Dylan
Meresia Litzenburger : Mérésia
Danielle Dalhem : directrice de l’école
Maïa Quesmand : Camille
Claire Burger : Claire

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