L’HISTOIRE DE MA FEMME : Amour sans frontière

Une histoire d’amour au cinéma, c’est souvent l’histoire de deux êtres qui se rencontrent, tombent amoureux et trouvent le bonheur ensemble. Cependant, parfois, le bonheur se transforme en un sentiment beaucoup plus ambigu, voire en pure souffrance. Il faut bien l’avouer, les histoires les plus intéressantes appartiennent souvent à cette deuxième catégorie. Comme par exemple celle de l’Histoire de ma Femme, un film germano-italiano-hongrois avec deux têtes d’affiche bien de chez nous. Une façon de dire aussi que l’amour n’a pas de frontière.

L’Histoire de ma Femme nous livre une réflexion sur ce que l’on peut endurer moralement par amour. Et accessoirement aussi comment l’amour rend aveugle parfois. Il peut être rangé dans la catégorie des films en costumes puisque l’intrigue se déroule il y a un siècle (j’avais envie de dire dans les années 20… mais ne sommes-nous pas actuellement dans les années 20 en fait ?), mais le propos reste largement intemporel. Si le film dure près de trois heures, le scénario nous livre assez de péripéties pour ne jamais nous ennuyer, même si le rythme reste un rien contemplatif. L’histoire évite tous les clichés et nous permet de découvrir des personnages complexes et originaux. Aussi complexes que peuvent l’être les sentiments amoureux.

L’Histoire de ma Femme repose en partie sur le talent et le charisme de deux piliers du cinéma français. Léa Seydoux est sublime et envoûtante. Elle parvient à rendre son personnage à la fois cohérent et insondable. Elle représente le facteur d’incertitude de cette histoire et lui donne ainsi tout son intérêt. Louis Garrel se contente quant à lui de faire du Louis Garrel. On peut adorer ou rester froid face à son charme flegmatique. La grande star de ce film reste cependant l’acteur néerlandais Gijs Naber dont le film nous raconte avant tout l’histoire (oui, le titre est un rien trompeur). Son jeu subtil contribue beaucoup au plaisir que l’on prend à suivre cette histoire pas toujours flamboyante, mais séduisante à bien des égards.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Ildikó Enyedi
Scénario : Ildikó Enyedi, d’après le roman de Milán Füst
Direction artistique : Beatrix Petõ
Costumes : Andrea Flesch
Photographie : Marcell Rév
Musique : Ádám Balázs
Durée : 169 minutes

Casting :
Léa Seydoux : Lizzy
Gijs Naber : Jakob Störr
Louis Garrel : Dedin
Jasmine Trinca : Viola
Luna Wedler : Grete
Romane Bohringer : madame Lagrange
Ulrich Matthes : monsieur Lange, psychiatre
Udo Samel : Herr Voss, inspecteur
Sandor Funtek : Tommy

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