NOTRE-DAME BRULE : Grandiose et éléphantesque

On n’a rarement l’occasion de vivre un événement réellement historique et de le voir de ses propres yeux. Le 15 avril 2019, je me trouvais dans le centre de Paris et j’ai vu la Cathédrale Notre-Dame brûler. Un spectacle terrifiant qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. L’émotion était forte et la peur de voir le monument totalement détruit semblait une perspective irréelle. C’est donc un peu de cette émotion qui est remonté en allant voir Notre-Dame Brûle. J’ai passé une grande partie du film les larmes aux yeux, si ce n’est plus. Reste à savoir si c’est le souvenir ou la qualité du film qui a provoqué cet état émotionnel ?

Notre-Dame Brûle développe deux aspects des événements du 15 avril 2019. Tout d’abord, il nous raconte en détail l’intervention des pompiers pour sauver la cathédrale. Cet aspect occupe la majeure partie du film. Elle se montre particulièrement spectaculaire, que ce soit dans la narration et la mise en images. La tension qui saisit les équipes est vraiment palpable et les aspects techniques sont présentés avec une grande clarté. Jean-Jacques Annaud réussit le mélange parfait de l’approche quasi-documentaire et du film à très grand spectacle. Pour cela, le film vaut vraiment le détour.

Copyright Mickael Lefevre – BSPP

L’autre aspect de Notre-Dame Brûle est le rapport à la foi et la manière dont les croyants ont pu vivre les événements. Cet aspect est finalement assez peu présent… mais c’est peut-être le problème. Cela se trouve ainsi largement désincarné et passe par des symboles, furtifs mais voulus forts, mais qui se révèlent surtout d’une lourdeur éléphantesque. On retiendra notamment cette goutte d’eau qui coule le long de la joue de la statue de la Vierge, telle une larme. Cela occupe une place trop limitée pour totalement gâcher le plaisir, mais cela tire clairement le film vers le bas. La réponse à ma question initiale n’est donc pas claire. Rarement un film aura mélangé à ce point réussite et lourdeur. Si on ne regrette pas ces minutes passés au cinéma, on peut quand même regretter que le courage des pompiers de Paris n’aient pas été salués par un film tout simplement parfait.

LA NOTE : 11/20

Fiche technique :
Réalisateur : Jean-Jacques Annaud
Scénario : Thomas Bidegain et Jean-Jacques Annaud
Musique : Simon Franglen
Photographie : Jean-Marie Dreujou
Décors : Jean Rabasse
Direction artistique : Dominique Moisan
Son : Lucien Balibar
Production : Jérôme Seydoux
Production déléguée : Jean-Yves Asselin
Durée : 110 minutes

Casting :
Samuel Labarthe : le général Gontier
Jean-Paul Bordes : le général Gallet
Mikaël Chirinian : Laurent Prades
Jérémie Laheurte : adjudant-chef Joël
Maximilien Seweryn : sergent-chef Reynald
Dimitri Storoge : capitaine Francis
Xavier Maly : monseigneur Charley
Chloé Jouannet : caporal-chef Marianne
Pierre Lottin : lieutenant Alexandre
Jules Sadoughi : sergent-chef Jordan
Vassili Schneider : caporal Sandro
Ava Baya : sapeur Marie-Eve
Nathan Gruffy : sapeur Victor
Sébastien Lalanne : capitaine Marcus
Bernard Gabay : colonel Roland
Oumar Diolo : Moumet
Antonythasan Jesuthasan : Jonas
Élodie Navarre : la mère de Chloé
Chloé Chevallier : Chloé, la petite fille
Tony Le Bacq : policier barrage
Miguel Facchiano : le policier motorisé
Pascal Rénéric : le conservateur de Notre Dame
Anne Hidalgo : elle-même

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