L’amour se nourrit souvent de sincérité. Mais parfois, un petit subterfuge peut aider deux être à se rapprocher. Comme dans L’Ombre d’un Mensonge, dont le titre ne fait pas forcément penser à première vue à une comédie romantique. Bon, certes, le terme de comédie n’est peut-être pas le plus adapté pour désigner ce film. Mais il est bel et bien question de romance. S’il pose aussi de vraies questions morales, il donne toute sa place à l’amour d’une manière subtile, sans diminuer en rien la force des sentiments. Et les beaux sentiments font du bien en ces heures un peu sombre.
Parler d’une telle histoire n’a jamais rien d’évident pour ne pas donner l’impression qu’elle est d’une banalité affligeante. Raconter l’attirance entre deux êtres, pas forcément destinés à s’aimer au départ, est sans doute le sujet le plus ancien depuis que les humains se racontent des histoires. Le grand intérêt de l’Ombre d’un Mensonge est du coup tout ce qui tourne autour de l’axe principal. Les personnages sont d’une remarquable profondeur et la romance qu’ils vivent permet de révéler tout ce qu’ils ont au fond d’eux. En s’ouvrant l’un à l’autre, il s’ouvre aussi au spectateur et ce dernier les en remercie par un attachement profond et une envie de savoir où tout cela va les mener.
L’Ombre d’un Mensonge est profondément marqué par le talent protéiforme de Bouli Lanners. On savait déjà que l’acteur belge se montrer aussi à l’aise dans les rôles comiques que dramatiques. On connaissait moins bien ses talents de réalisateur et de scénariste, mais s’il ne s’agit pas de son premier film. En tout cas, il semblerait que celui-ci soit pour l’instant le plus marquant et c’est en partie grâce à sa propre interprétation. Celle de Michelle Fairley contribue également au succès de ce film. Ils parviennent à eux deux à faire naître des émotions fortes, belles et subtiles. Petite satisfaction de revoir Clovis Cornillac dans un rôle un minimum intéressant, même si assez court. Au final, tout ce petit monde nous faire toujours et encore croire à l’amour. Quand est-ce que cela s’arrêtera ? Pas pour demain visiblement…
LA NOTE : 12,5/20
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Bouli Lanners
Photographie : Frank Van den Eeden
Montage : Ewin Ryckaert
Costumes : Élise Ancion
Production : Jacques-Henri Bronckart
Durée : 99 minutes
Casting :
Michelle Fairley : Millie
Bouli Lanners : Phil
Cal MacAninch : Peter
Clovis Cornillac : Benoît
Julian Glover : Angus
Andrew Still : Brian