LES PASSAGERS DE LA NUIT : L’humain d’abord

Si l’enfer, c’est les autres, il faut bien admettre que le bonheur l’est aussi parfois. La quête de notre bonheur, de notre équilibre individuel passe rarement par la solitude, mais plutôt se construit à travers les relations que l’on construit avec les autres. C’est ainsi que l’on peut finalement résumer le fond du propos des Passagers de la Nuit, le nouveau film de Mikhaël Hers. Le réalisateur avait signé en 2018 le magnifique Amanda, passé bien trop inaperçu. Celui-ci ne fait pas la une de l’actualité non plus, et si l’injustice est ici un peu moins flagrante, il nous prouve cependant qu’il est une des réalisateurs les plus sous-cotés du cinéma français.

Les Passagers de la Nuit est donc un film de personnages. Ceux de ce film vont vivre chacun leur quête d’un bonheur qui ne sera jamais total, mais qui n’apparaîtra jamais comme totalement inaccessible. L’équilibre dans le propos de Mikhaël Hers fait sa grande force. On ne peut pas vraiment parler de « feel good movie », mais rien n’est dramatisé à l’excès. On est face à la vie telle qu’elle est, même si les protagonistes ne vont pas vivre que des péripéties banales ou ordinaires. Tout cela contribue à donner beaucoup de force au propos et surtout à l’émotion qu’il véhicule, chacun pouvant y retrouver un peu de son propre vécu, tout en découvrant une histoire réellement singulière.

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Les Passagers de la Nuit se repose sur un casting de grande qualité. Charlotte Gainsbourg occupe le haut de l’affiche avec un rôle qui lui va à ravir, tout en fragilité, même si son personnage est finalement d’une grande force. Le jeune Thibault Vinçon est vraiment convaincant, même s’il est quelque peu éclipsé à l’écran par le charisme plein de douceur de Noée Abita. Un mot un peu triste sur Emmanuelle Béart dont le visage nous rappelle à quel point la chirurgie esthétique en excès n’a strictement plus rien d’esthétique. La caméra de Mikhaël Hers plonge ces personnages dans une ambiance qui colle parfaitement au propos et qui démontrer une réelle maîtrise artistique. N’hésitez donc plus à monter à bord pour rejoindre ces passagers.

LA NOTE : 12,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Mikhaël Hers
Scénario : Maud Ameline, Mikhaël Hers
Photographie : Sébastien Buchmann
Montage : Marion Monnier
Musique : Anton Sanko
Costumes : Caroline Spieth
Durée : 111 minutes

Casting :
Emmanuelle Béart : Vanda Dorval
Charlotte Gainsbourg : Élisabeth
Noée Abita : Talulah
Thibault Vinçon : Hugo
Didier Sandre : Jean
Laurent Poitrenaux : Manuel Agostini
Quito Rayon Richter : Mathias Davies
Megan Northam : Judith Davies
Zoé Bruneau : la prof d’histoire
Ophélia Kolb : Collègue bibliothèque

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