Les vikings ont longtemps été largement délaissés par les productions audiovisuelles. Certes, les Vikings de Richard Fleisher passait régulièrement à la télévision, mais le film de 1958 a forcément fini par prendre quelques petits coups de vieux. Et puis, la série Vikings est arrivée sur nos écrans et ces guerriers nordiques semblent constituer désormais un nouveau filon que les producteurs s’empressent d’exploiter autant qu’ils le peuvent. A travers d’autres séries, mais aussi donc des longs métrages, dont The Northman, le nouveau film de Robert Eggers, réalisateur remarqué grâce à The Witch et The Lighthouse, deux films autant de genre que d’auteur.
Les films de Robert Eggers se caractérisent tous par un style particulier, aussi bien sur la forme que sur le fond. Ses histoires flirtent toujours avec un certain ésotérisme. Dans The Northman, la mythologie et la religion viking sont omniprésentes pour englober cette histoire relativement classique de vengeance dans un aura mystérieuse et mystique. Cela donne une vraie personnalité au film, même si certains aspects ont déjà été vus dans la série Vikings. Cela ne parvient pas tout à fait à cacher le manque d’originalité d’une histoire qui s’avère, au fond assez vaine. A part un vrai rebondissement, elle est relativement sans surprise.
The Northman démontre une nouvelle fois le goût de Robert Eggers pour un travail esthétique très poussé. Les plans sont tous travaillés aussi bien dans le cadrage que la photographie. On appréciera quelques plans séquences qui forcent l’admiration. Cependant, cette recherche fait parfois ressembler ces films à de purs exercices de style. En un mot, il en fait peut-être un peu trop parfois, notamment dans un combat final dont l’esthétisme prête presque à sourire. Mais bon, au moins échappe-t-on totalement au moindre formatage. Ce film est bien l’œuvre de son réalisateur dans ses forces et ses excès. Et on le remerciera d’avoir à nouveau amené Bjork sur un grand écran, dont elle avait été absente depuis trop longtemps. Au final, le film est symptomatique des limites de son réalisateur, mais il serait dommage de lui reprocher une réelle intégrité artistique.
LA NOTE : 11/20
Fiche technique :
Réalisation : Robert Eggers
Scénario : Robert Eggers et Sjón
Musique : Robin Carolan et Sebastian Gainsborough
Direction artistique : Robert Cowper, Paul Ghirardani, Christine McDonagh, John Merry et Hauke Richter
Décors : Craig Lathrop
Costumes : Linda Muir
Montage : Louise Ford
Photographie : Jarin Blaschke
Production : Robert Eggers, Mark Huffam, Lars Knudsen, Arnon Milchan et Alexander Skarsgård
Production déléguée : Thomas Benski, Sam Hanson, Yariv Milchan et Michael Schaefer
Durée : 137 minutes
Casting :
Alexander Skarsgård : Amleth
Nicole Kidman : la reine Gudrun, mère de Amleth
Anya Taylor-Joy : Olga
Willem Dafoe : Heimir le fou
Ethan Hawke : le roi Horwendil, père de Amleth
Björk : Seeress, la sorcière slave
Claes Bang : Fjölnir, le frère du roi Horwendil
Gustav Lindh : Thorir, le fier
Kate Dickie : Halldora le Picte