COUPEZ ! : Retournement de situation

Si l’amour se fait parfois au premier regard, ce n’est pas toujours le cas pour l’affection que nous ressentons envers certains films. Il arrive qu’après une demi-heure de celui-ci, on s’imagine encore le qualifier de navet une fois arrivé au bout. Alors que, finalement, quelque chose vient inverser cette opinion du tout au tout. J’ai notamment ressenti cela avec une force incroyable la première fois que j’ai vu Moulin Rouge, qui m’horripilait profondément avant l’apparition magique de Nicole Kidman qui fera finalement de lui un de mes films préférés. Pour Coupez !, le nouveau film de Michel Hazanavicius, le phénomène fut à peu près identique. J’ai vraiment cru assister à un des pires longs métrages qui soit, jusqu’à un renversement de perspective qui m’a fait changer radicalement d’opinion. Un procédé de narration particulièrement habile, mais qui comporte quelques risques (on a presque envie de quitter la salle avant cela). Comme quoi, dans la vie, ça vaut souvent le coup de s’accrocher.

Coupez ! donne d’abord l’impression d’être une parodie de film de zombies. Mais une très mauvaise parodie. Surtout que le cinéma ne manque pas de films détournant les codes du genre pour faire sourire. Sauf que là, on est avant tout consterné et on ne sourit pas. Je commençais alors à croire que le temps allait être très très long. Puis,… Non, je ne dirais rien pour les éventuels spectateurs qui aimeraient se faire surprendre comme j’ai été surpris. Je vous promets une divine surprise. Ce film est en fait pleinement réussi et surtout pleinement maîtrisé. Chaque détail, surtout ceux qui vous avaient consterné dans un premier temps, prendront ensuite sens de manière étonnante et jouissive. Un modèle de narration et de virtuosité scénaristique.

Copyright Wild Bunch Distribution

Coupez ! bénéficie d’un casting de tout premier plan. Le duo formé par Romain Duris et Bérénice Béjo fonctionne à la perfection. Surtout ne vous fiez pas à l’impression qu’ils peuvent laisser lors de la première demi-heure, tout cela est parfaitement voulu et soutient vraiment ce qui finira par suivre. Cela s’avère tout aussi vrai pour le reste de la distribution, notamment Grégory Gadebois et Finnegan Oldfield. Un petit mot pour les débuts remarqués de Simone Hazanavicius et la confirmation pour Agnès Hurstel, après sa prestation remarquée dans On Sourit pour la Photo. Tout ce petit monde a dû beaucoup s’amuser en tournant ce film, dans sa première et sa seconde partie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on s’amuse avec eux !

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation : Michel Hazanavicius
Scénario : Michel Hazanavicius, d’après le scénario original de Ne coupez pas ! de Shin’ichirō Ueda
Musique : Alexandre Desplat
Décors : Joan Le Boru
Costumes : Virginie Montel
Photographie : Jonathan Ricquebourg
Montage : Mickael Dumontier et Michel Hazanavicius
Production : Brahim Chioua, Michel Hazanavicius et Vincent Maraval
Durée : 111 minutes

Casting :
Romain Duris : Rémi, le réalisateur
Bérénice Bejo : Nadia, la maquilleuse
Grégory Gadebois : Philippe
Finnegan Oldfield : Raphaël, l’acteur
Matilda Lutz : Ava, l’actrice
Sébastien Chassagne : Armel, l’assistant
Raphaël Quenard : Jonathan, l’ingénieur du son
Lyes Salem : Mounir
Simone Hazanavicius : Romy, la fille de Rémi
Agnès Hurstel : Laura
Charlie Dupont : Fredo
Luàna Bajrami : Johanna
Raïka Hazanavicius : Manon, l’assistante caméra
Jean-Pascal Zadi : Fatih
Yoshiko Takehara : Matsuda
Yumi Narita : l’interprète
Yvon Martin : Gaby

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