FRERE ET SOEUR : Famille pénible

Il est relativement inutile de garder le moindre suspense concernant la thématique centrale du film Frère et Sœur d’Arnaud Desplechin. A la lecture du titre, personne ne doute que la famille en soit le thème principal. Et encore fois (désolé, je me répète, mais ce n’est pas ma faute si c’est toujours comme cela), cette famille vous fera terriblement aimer la vôtre. Et quitte à devoir me répéter, je vais aussi devoir mettre en lumière un défaut que je mentionne très régulièrement pour expliquer pourquoi un film est passablement raté. Il est impossible de réussir un film uniquement à base de personnages antipathiques.

Ce dernier point est particulièrement vrai pour un film comme Frère et Sœur, qui repose avant tout sur les états d’âme des personnages principaux. Le fait que l’on ne ressente strictement aucune empathie envers les protagonistes pousse juste le spectateur à penser : qu’est ce qu’ils nous emmerdent avec leurs états d’âme ! Surtout que le film passe totalement à côté de nous faire comprendre clairement d’où elles viennent. Tout cela donne un méli-mélo de sentiments contradictoires, dont le sens profond nous échappe largement. D’ailleurs, on a vraiment l’impression que les scénaristes eux-mêmes ne savent pas très bien où ils vont, ce qui les pousse à nous livrer quelques passages qui semblent sortis de nul part et dont on ne saisit pas bien la signification. Et comme ils surviennent de plus en plus en nombreux à mesure qu’on s’approche de la fin, on ressort de ce film guère convaincu.

Copyright Shanna Besson – Why Not Productions

Au milieu de tout cela, le casting de Frère et Soeur a l’immense mérite de parvenir à briller un peu, malgré les dialogues et les situations parfois bancals. Dommage par contre qu’il ne laisse pas plus de place à la magnifique Golshifteh Farahani, dont le personnage est le seul pleinement réussi. Je ne suis évidemment pas totalement objectif puisque j’ai une admiration sans borne pour cette magnifique comédienne. Toute l’attention se focalise sur le duo formé par Marion Cotillard et Melvil Poupaud qui incarnent leur personnage avec assez de tripes pour parvenir tout de même à nous transmettre un peu d’émotion, à défaut de nous les faire aimer. Au film, ce film paraît assez inabouti, malgré le potentiel réel des éléments de base du scénario. Une certaine paresse dans l’écriture donc, qui ne pardonne pas dans un film de cette nature.

LA NOTE : 08/20

Fiche technique :
Réalisation : Arnaud Desplechin
Scénario : Arnaud Desplechin et Julie Peyr
Photographie : Irina Lubtchansky
Montage : Laurence Briaud
Musique : Grégoire Hetzel
Décors : Toma Baqueni
Costumes : Judith De Luze
Durée : 1h 48 min.

Casting :
Marion Cotillard : Alice
Melvil Poupaud : Louis
Golshifteh Farahani : Faunia
Patrick Timsit : Zwy
Max Baissette de Malglaive : Joseph
Benjamin Siksou : Fidèle
Cosmina Stratan : Lucia
Francis Leplay : Borkman
Clément Hervieu-Léger : Pierre
Alexandre Pavloff : Simon

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