
Le Docteur Pascal est donc un œuvre à double niveau de lecture. Il est porté par un fil rouge sous forme d’une histoire d’amour entre un oncle et sa nièce qu’il a élevée comme sa fille. Même à l’époque, cela avait moralement choqué, mais c’est évidemment volontaire de la part d’Emile Zola. Cependant, cela passe finalement au second plan. Cela donne de l’épaisseur aux deux personnages, mais ne constitue qu’un emballage pour le propos plus général sur l’hérédité. Ce roman est totalement indissociable de tout ce qui a précédé. Difficile de l’apprécier pleinement si on n’a pas lu le reste. Il s’agit vraiment de la conclusion de toute une saga, lui donnant un supplément de sens en mettant en pleine lumière son but ultime. Le personnage de Pascal Rougon devient ainsi un prolongement direct de l’auteur puisqu’il expose au lecteur les thèses qui ont présidé à la rédaction de l’œuvre.
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Tout au bout d’une grande saga, on s’attend d’abord à une fin, qui achève la narration et marque le bout des fils de l’intrigue, puis à un conclusion, qui tire les leçons de tout ce qui a été raconté. Pour la saga des Rougon-Macquart, Emile Zola nous propose d’abord la Débâcle, récit de la défaite militaire de la France face à l’Allemagne en 1870. Elle marquera la fin du règne de Napoléon III, dont la saga a cherché à brosser un portrait le plus exhaustif possible. Il s’agit donc de l’aboutissement du fil rouge avec lequel ont été brodé les 18 romans qui l’ont précédé. Un aboutissement d’une formidable intensité.
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