UN BEAU MATIN : Construction, déconstruction

Un Beau Matin affiche

Le moins que l’on puisse dire est que les artistes ont plusieurs fois leurs chances de faire leurs preuves auprès de moi. Je suis capable de continuer à lire des livres, écouter des albums ou bien encore voir des films signés de la même personne, même quand je n’ai pas vraiment apprécié ses œuvres précédentes. Ainsi, le fait de n’avoir jamais trop aimé les films de Mia Hansen-Løve (notamment un Amour de Jeunesse ou Bergman Island) ne m’a pas découragé d’aller voir un Beau Matin, en espérant que cette fois, je mêle mes louages à celles formulées par ailleurs par les critiques. Et bien, pour une fois, ma persévérance a eu du bon car ce film est incontestablement réussi et profondément touchant. Il marque par sa richesse et un propos loin de tout lieu commun. Cette fois-ci, la réalisatrice a utilisé sa sensibilité à très bon escient.

Mouvement perpétuel

Un Beau Matin nous raconte finalement deux histoires en une. Ou plutôt le double bouleversement qui vient frapper la vie du personnage principal. La jeune femme voit d’un côté le lien avec son père, atteint d’une maladie neurodégénérative, se déliter doucement et de l’autre la relation qu’elle a avec un vieil ami, pourtant marié, changer profondément de nature. Construction et déconstruction vont marquer cette histoire, fait d’allers et retours, d’éloignements de rapprochements. Ce mouvement perpétuel donne son souffle à cette histoire qui véhicule beaucoup d’émotion, sans misérabilisme. Si le sujet et son traitement pourrait de faire de ce film une caricature de film français, on peut aussi se dire que s’ils étaient tous de cette qualité, il y aurait moins de raison d’ironiser à leur sujet.

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