Je n’ai pas l’habitude de raconter ma vie dans mes avis, mais je ne peux m’empêcher de vous raconter comment j’ai acquis L’Eveil de Vif-Argent. Cela reste une anecdote, mais une anecdote parmi les plus étonnantes qui me soient arrivées. J’ai depuis peu de nouveaux voisins d’en face. Visiblement, ils ont du surestimer la place qu’ils ont dans leur nouvel appartement. En effet, un midi, rentrant du travail pour déjeuner, je vois sur le trottoir plusieurs cartons sortis avec la poubelle à papier. Par curiosité, j’y jette un oeil et quelle ne fut pas ma surprise d’y découvrir plusieurs dizaines (je n’ai pas compté, mais à vue de nez entre 50 et 100) de romans… Et pas des vieux romans de gare, non beaucoup d’éditions originales de livre de science-fiction et de fantasy d’auteurs parmi le plus connus du genre. Passé l’étonnement, j’ai été cherché chez moi un grand sac de voyage et j’ai ramené tout ça chez moi, alors qu’il se mettait à pleuvoir des cordes… C’était un peu Noël avant l’heure mais aussi une petite colère intérieure contre mes nouveaux voisins, qui s’apprêtaient à jeter au rebus pour plus de 500 euros de bouquins… Je suis trop attaché aux livres pour pouvoir comprendre, surtout que ce ne sont pas les bouquinistes ou même les associations qui auraient été très heureux de récupérer tout ça qui manquent !
Voilà, la parenthèse est fermée, revenons à l’Eveil de Vif-Argent, premier volet d’une trilogie signée Stan Nicholls. Le synopsis est des plus classiques. Un monde imaginaire, un pouvoir tyrannique, des résistants, de la magie, des épées… Et un personnage principal, Reeth Caldason, un des derniers représentants d’une ancienne race de guerriers, massacrée par le pouvoir en place et son bras armé, l’ordre des paladins. Atteint d’un étrange mal, il va devoir renoncer à sa vie solitaire pour se joindre au Chapitre, une société secrète dont le but est de renverser la dictature qui règne à Bhealfa.
L’Eveil de Vif-Argent ressemble donc à bien des oeuvres littéraires d’heroic fantasy qui peuplent les rayons des libraires. Si elle n’est pas la plus inoubliable, elle fait tout de même partie du haut du panier. N’ayant pas encore lu la suite, je ne peut encore juger la trilogie dans son ensemble, mais les débuts sont plutôt prometteurs. Notamment pas la frustration qu’elle engendre… En effet, ce premier tome relate surtout la manière dont le destin des différents personnages se rejoint et plante un décor général. Mais beaucoup d’éléments que l’on devine comme extrêmement importants ne sont qu’évoquer, titillant notre curiosité et stimulant notre envie de connaître la suite… Je ne peux donc qu’espérer qu’elle soit à la hauteur, ce dont je devrais vous faire part très prochainement.
Le style de Stan Nicholls est très agréable à lire, car très vivant. Les dialogues et les scènes d’action dominent largement. Certes, du coup, le manque de description fait que le lecteur est parfois un peu perdu, vu que le monde décrit ici est totalement imaginaire. Il manque d’ailleurs une carte, qui aurait éclairé le récit. Mais bon, les allergiques au style « tolkiennien » seront ici ravis. Et puis, le rythme du récit et des péripéties fait que l’on s’accommode très bien de ne pas saisir toujours toutes les subtilités du contexte, on se laisse simplement porter par les aventures.
Une des grandes réussites de l’Eveil de Vif-Argent réside dans la qualité de ses personnages. Jamais caricaturaux, très humains car toujours imparfaits, ils participent fortement à la qualité d’un récit qui, au moins dans ce premier tome, repose pour une large part sur eux. Au final, on s’y attache et on a très envie de les retrouver au plus vite dans la suite de leurs aventures.
L’Eveil de Vif-Argent est donc le premier volet d’une trilogie d’heroic fantasy qui semble de très bonne qualité. Les amateurs du genre peuvent se jeter dessus. Je conseillerai aux autres peut-être d’autres séries, mais je doute que ce roman fasse passer un mauvais moment à quiconque.