LE GANG DES CAFOUILLEUX (Jimmy Breslin) : Cosa nostra n’est plus ce qu’elle était !

legangdescafouilleuxLa mafia est un sujet qui a inspiré bien des auteurs, sans parler des cinéastes. Le Parrain, tout d’abord le roman de Mario Puzo, puis la trilogie de Coppola, est bien entendu l’archétype du genre. Ce n’est que plus récemment que certains ont commencé à trouver ce milieu, ses codes, ses coutumes comme étant matière à plaisanterie. La série Les Sopranos a très fortement bousculé les clichés du genre. Mais des 1973, un roman, le Gang des Cafouilleux, nous décrivait la mafia new-yorkaise comme un ramassis de crétins égocentriques et mégalomanes.

Kid Sally Palumbo se verrait bien calife à la place du calife, poussé en cela pas sa grand-mère. Malheureusement, ni lui, ni ses acolytes n’ont vraiment les capacités intellectuelles à la hauteur de leurs ambitions. A New-York, le calife se nomme Baccala qui occupe ses troupes en organisant une compétition de cyclisme sur piste. Mario débarque depuis sa Calabre pour participer à la course. Mais sa vraie ambition dans la vie, c’est d’être un artiste. Son destin croisera celui d’Angela, la sœur de Kid Sally, dont l’intelligence est à des années-lumière de celle de son frère.

Le Gang des Cafouilleux est donc écrit sur le ton de la parodie. Les magouilles montées par les gangsters n’ont généralement rien de glorieuses et se terminent souvent pas un fiasco. Les personnages sont vulgaires, idiots mais persuadés d’être les maîtres du monde. Bref une vision très différente de la pègre que celle véhiculée par un film de Martin Scorcese. Malheureusement, le livre a un peu de mal à trouver le ton juste.

Le Gang des Cafouilleux est incontestablement un livre amusant. Relativement court, il n’occupera que peu de vos longues soirées d’hiver. Mais il manque cruellement d’une trame narrative assez épaisse pour dépasser le seul intérêt amusé que l’on éprouve pour les personnages. La fin est à l’image du destin de ses malfrats : décevante, malgré les rêves de gloire qui les habitait pourtant. On repose donc ce livre une fois terminé sans avoir passé un mauvais moment, mais sans en retirer un enthousiasme quelconque.

Le seul vrai élément de bravoure du Gang des Cafouilleux est sa traduction qui a du retranscrire en français l’accent italien. Ainsi la première phrase de dialogue est « Jé veux juste faire du dottore des chiens un mouchard. Il mé dit jouste qui c’est le type qu’a mon chien ». Ceci renforce bien sûr le ridicule des personnages et donne un peu de vie aux dialogues qui constituent l’élément le plus réussi de ce roman. Prononcés par un Joe Pesci, certains pourraient devenir cultes sous la caméra d’un Scorcese. Malheureusement, ils resteront dans les pages de ce livre pas vraiment raté, mais loin d’être totalement réussi.

Si Le Gang des Cafouilleux vous passe sous la main, vous pourrez toujours prendre un peu de temps pour le lire. Ce dernier ne sera pas perdu, mais pourra tout aussi bien être consacré à revoir les meilleurs épisodes des Sopranos.

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