NEW MASTERS (Cat Stevens) : Une trahison pas si désagréable !

newmasterscatstevensCela fait un bout de temps que je n’ai pas écrit un avis musical. Déjà parce que j’avoue ne pas être super à l’aise dans l’exercice. De plus, il demande d’écouter vraiment un album avec un stylo et une feuille pour prendre des notes à portée de main, ce qui n’est pas vraiment compatible avec mon emploi du temps.

Je vais donc continuer à explorer la carrière de Cat Stevens… dans l’ordre alphabétique. Oui, je sais, j’aurais mieux fait de les écouter dans l’ordre chronologique, mais que voulez-vous, je n’ai pas que des bonnes idées.

New Masters est le second album de la carrière de Cat Stevens, sorti en 1967, tout comme le premier Mattew and son. C’est aussi un échec commercial. Pour beaucoup, la faute en revient au producteur, Mike Hurst, qui a renforcé l’instrumentation de la plupart des morceaux, ce que a toujours déploré Cat Stevens, qui trouvait ça complètement superflu.

En effet, pour ceux qui l’ignoreraient encore, la musique de Cat Stevens, c’est avant tout une voix parmi les plus extraordinaire de l’histoire. Une voix unique, sublime et fascinante. Il constitue le principal instrument des oeuvres de Cat Stevens, même si à côté de ça, ils se caractérisent par une instrumentation très complexe, toujours interprétée par une grande variété d’instruments et marquée par de nombreux changements de rythme. Rien ne sonne comme du Cat Stevens, à part du Cat Stevens. Et il faut bien avouer que New Masters ne sonne pas tout à fait comme du Cat Stevens.

Ici, la plupart des morceaux reposent sur un schéma musical beaucoup plus classique que d’habitude, avec une voix posé sur une partie instrumentale. On ne retrouve pas la fusion entre les instruments et la voix de Cat Stevens qui rend sa musique tellement extraordinaire.

Cependant, New Masters est-il un mauvais album ? Non, loin de là, car tant de talent, même contraint au classicisme, reste du talent. Et Cat Stevens en a foison. L’album est très homogène. Il ne comporte qu’un seul « classique », First Cut is the Deepest, mais aucune chanson vraiment à jeter. Le côté un peu expérimental de la musique de Cat Stevens fait qu’il y’a souvent un ou deux morceaux dans chaque album qui ont le mérite d’être originaux… mais pas toujours très audibles. Rien de cela ici. Quelque part, on peut le regretter, mais notre oreille ne s’en plaint pas forcément.

Après cet album, Cat Stevens changera de maison de disque et son oeuvre prendra l’envol artistique que l’on connaît. Même renié par son géniteur, New Masters reste quand même un vrai moment de plaisir musical.

A noter, que l’album original ne comportait que 12 morceaux. Les sept suivants sont des faces B rajoutés lors de l’édition en CD.

Parcourons donc cet album :

1.: Kitty

Une chanson au ton gai, enjoué et entraînant. Très rythmé, le chant est ici plus martelé que mélodique.

2.: I’m So Sleepy

Une chanson douce, presque enfantine. Le rythme ressemble à celui d’une berceuse, dégageant une grande sérénité.

3.: Northern Wind

Le morceau voit le rythme, l’instrumentation et la voix monter au fur et à mesure. L’effet est très classique, mais fonctionne parfaitement.

4.: Laughing Apple

Une chanson guillerette et entraînante. Le résultat est pas mal du tout !

5.: Smash Your Heart

Un morceau aux airs mélancoliques, mais un peu répétitifs.

6.: Moonstone

Une chanson légère et dynamique. Les variations de rythmes sont très classiques chez Cat Stevens et donnent encore une fois un résultat excellent.

7.: First Cut Is The Deepest

Un classique de Cat Stevens. Une chanson douce et mélancolique dans le premier couplet, plus qui devient plus dynamique dans le refrain et les couplets suivants.

8.: I’m Gonna Be King

Un morceau léger avec une instrumentation minimaliste…enfin surtout par rapport au reste de l’album.

9.: Ceylon City

Une chanson guillerette, aux allures de comptine, mais sur une instrumentation complexe.

10.: Blackness Of The Night

Un morceau au ton plus grave, comme l’est la voix de Cat Stevens; dégageant une grande profondeur.

11.: Come On Baby (Shift That Log)

Un morceau au rythme plus lent. Le résultat est relativement transparent, même s’il nous permet la superbe voix de Cat Stevens.

12.: I Love Them All

Une chanson dynamique qui sonne comme une conclusion (c’est la dernière de l’album dans sa version originale). Ce n’est pas la plus originale, ni la plus intéressante de l’album, mais le résultat est agréable.

13.: Image Of Hell

Un morceau dont le rythme est celui d’un slow, aux élans de tristesse transmis par la voix de Cat Stevens.

14.: Lovely City (When Do You Laugh?)

Une chanson dynamique, mais sans relief.

15.: View From The Top, The

Une ballade sympathique, où Cat Stevens pousse un peu sa voix, ce qui est chose rare dans cet album.

16.: Here Comes My Wife

Un morceau gai, rythmé et plein d’énergie.

17.: It’s A Super (Dupa) Life

Une chanson très dynamique et rythmée. L’énergie vient avant tout de l’instrumentation, chose rare chez Cat Stevens.

18.: Where Are You

Une ballade mélancolique dans un style différent de ce que nous propose d’habitude Cat Stevens. Très classique au début, mais l’instrumentation variée est finalement assez typique.

19.: Bad Night, A

Un morceau très rythmé, aux sonorités jazz. Un très bon morceau pour finir.

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