NUMBERS (Cat Stevens) : Concept sans énergie

numberscatstevensPoursuivons l’exploration de la carrière de Cat Stevens avec Numbers, un album sorti 1975 et qui se veut quelque peu conceptuel. En effet, il est la bande-orignal…d’un livre ! La musique est en fait censée illustrer le monde de « Polygor », décrit par le livre du même nom. Un livre qui n’a pas du beaucoup marquer les mémoires puisque si vous tapez son titre sous Google, vous ne trouverez que des articles faisant référence… au disque de Cat Stevens dont nous sommes en train de parler.

Pourtant, cet album n’a lui aussi rien de très marquant. On a un peu l’impression que Cat Stevens a sorti des chansons du fond de ses tiroirs pour aider deux copains à vendre leur bouquin. Mais ce qui marque encore plus, c’est le manque d’énergie dans la voix, pourtant unique, de Cat Stevens. Il n’y met aucune énergie, ne la pousse jamais et la rend ainsi…presque quelconque. Et ça, ce n’est pas un mince exploit.

Ce manque d’investissement se ressent aussi dans le fait que l’album ne comporte que 9 chansons… On pourrait même dire seulement 7 car la première et la dernière ne sont que des instrumentaux en forme d’introduction et de conclusion.

Numbers est-il totalement à jeter ? Tout de même pas, car du Cat Stevens pas terrible, cela reste quand même mieux que beaucoup de productions. Mais quand on connaît le reste de sa discographie, on ne peut qu’être déçu. On ne gardera en mémoire que « Novim’s Nightmare » et « Home », les deux meilleures chansons de l’album, les seules à être vraiment à la hauteur du talent de Cat Stevens.

Le reste de l’album est composé de ballades souvent fades et surtout chantée sans aucune conviction. Si on retrouve bien la diversité des instruments qui caractérise Cat Stevens, les ruptures de rythme fréquentes sont, elles, totalement absentes. Bref, c’est monocorde et sans relief, tout le contraire des productions actuelles de ce fascinant chanteur.

Numbers ne ravira donc que les fans de Cat Stevens, visant l’exhaustivité de son oeuvre. Les autres ont bien d’autres albums à écouter et pourront aisément oublier celui-là.

Faisons tout de même le tour des titres qui composent cet album.

1.: Whistlestar
Une longue introduction uniquement instrumentales, jouées avec divers instruments pas tous identifiables.

2.: Novim’s Nightmare
Le morceau commence par une introduction douce au piano. Notre impatience grandit donc et se trouve comblée lorsque la voix magique de Cat Stevens se fait entendre.

3.: Majik Of Majiks
La voix se fait plus dure et plus puissante, mais le tout manque quand même cruellement d’énergie.

4.: Drywood
Comme beaucoup de chansons de cet album, ce titre souffre d’un manque d’énergie et de relief.

5.: Banapple Gas
On retrouve tout de même un peu d’énergie dans ce morceau plutôt enjoué. Mais bon, rien de génial non plus.

6.: Land O’freelove And Goodbye
Une nouvelle chanson douce, qui repose donc beaucoup sur la voix de Cat Stevens. Mais contrairement à son habitude, elle ne véhicule ici que très peu d’émotions.

7.: Jzero
Une chanson guillerette, mais sans plus…

8.: Home
La meilleure chanson de l’album, où Cat Stevens met enfin un minimum de conviction dans son chant.

9.: Monad’s Anthem
Un morceau qui ressemble vraiment à un générique de fin. On y entend une voix grave et des choeurs, mais pas Cat Stevens. Le morceau est d’un intérêt plus que limité.

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