AU TREFONDS DU CIEL (Vernor Vinge) : Après l’effort, le réconfort

autrefondsducielL’avantage d’un récit de science-fiction est d’offrir une liberté totale à l’imagination de son auteur. Il peut imaginer des mondes lointains et exotiques et surtout spéculer à l’infini sur les futurs possibles de l’humanité. Au tréfonds du ciel nous envoie dans un avenir très lointain, où les hommes ont colonisé une grande partie de l’univers. Et où, ils s’apprêtent à entrer en contact pour la première fois avec une autre civilisation.

Loin dans l’univers se trouve l’étoile Marche-Arrêt qui, cycliquement, brille 35 ans, avant de s’éteindre pour 215 ans. Elle chauffe une planète où vivent des araignées qui ont développé une technologie et viennent d’inventer la radio. Attirées par ces ondes, deux flottes humaines vont s’affronter pour prendre le contrôle des ressources de la planète. D’un côté, les Qeng Ho, une civilisation basée sur le commerce intersidéral. De l’autre, les Emergents, une civilisation beaucoup plus agressive et belliqueuse. Cependant, les dégâts qu’ils se causent mutuellement vont finalement les contraindre à cohabiter et à coopérer, sous la domination tyrannique de Thomas Nau, le chef des Emergents. Mais chez Qeng Ho survivants, tout le monde n’est pas prêt à plier si facilement.

Au Tréfonds du Ciel n’est pas un livre dans lequel il est forcément aisé d’entrer. Relativement long, il nous laisse cependant le temps de nous imprégner de cet univers, de ces trois civilisations et de cette dizaine de personnages que l’on a parfois un peu de mal à situer pendant presque un tiers du récit. Bon, j’avoue, c’est aussi moi qui n’ai pas compris tout de suite qu’une des lignes narratives décrivait le monde des araignées… J’ai du raté un épisode, ce qui m’a conduit à nager pendant un bon moment avant que tout ne redevienne clair. Mais non, je vous jure, je ne bois pas avant de prendre mon bouquin…

Une fois que l’on totalement entré dans le récit de Vernor Vinge, on se dit que cela valait le coup de s’accrocher un peu. Au Tréfonds du Ciel devient de plus en plus passionnant au fil des pages avant un final plutôt classique pour du « space opera », mais auquel des centaines de pages nous ont conduit patiemment. Ce livre est donc parallèlement une description de civilisations et d’univers originaux et un récit qui voit les tensions entre les différents acteurs monter crescendo avant l’explosion finale.

Au Tréfonds du Ciel s’adresse donc aux lecteurs qui aiment s’immerger dans un univers issu de l’imagination d’un auteur. Qui aiment y flâner, y découvrir ses particularités, ses curiosités, ses mœurs, ses coutumes, son histoire… Les amateurs d’action pure seront très certainement rebutés par l’aspect parfois un peu touffu du récit, qui le ferait presque ressembler à du John Le Carré (dans un tout autre contexte bien sûr). Mais bon, ce livre offre toutefois la possibilité d’un voyage qui vaut le coup d’être mené. Le guide, Vernor Vinge, manque parfois de clarté sans son propos, mais ce dernier est assez riche et étonnant pour mériter l’attention du lecteur.

Au Tréfonds du Ciel est donc un trésor de science-fiction qui demande un peu d’efforts pour être découvert. Mais après l’effort, ce livre sait apporter tout le réconfort qu’il faut.

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