GOLDFINGER (Ian Fleming) : Un vrai roman pour un duo de méchants inoubliable

goldfingerJe poursuis donc ma plongée dans l’œuvre de Ian Fleming, le romancier papa de James Bond, avec Goldfinger. Le film est un des plus grands classiques de la série. On comprend mieux pourquoi en lisant le roman puisque c’est de loin le meilleur de la série que j’ai lu pour l’instant. Je viens seulement d’attaquer le second tome des œuvres complètes, mais on peut déjà le considérer comme un des meilleurs ouvrages de l’auteur anglais.

James Bond est envoyé pour enquêter sur un mystérieux homme d’affaires, dénommé Goldfinger, dont les agissements paraissent suspects. Et notre agent secret préféré ne tardera pas à se rendre compte que sous ses délires mégalomaniaques, se cache un plan très ambitieux.

On retrouve dans ce roman, ce qui fera l’immense succès de son adaptation, c’est à dire un « couple » de méchants hauts en couleur et mythiques. Goldfinger et son majordome (au chapeau coupeur de têtes) sont des figures inoubliables du 7ème art et elles tirent leur origine de ce roman. Car si les versions cinématographiques a généralement largement étoffé et améliorer les histoires originales, on est ici devant un roman qui se suffit à lui-même.

C’est aussi le roman où le personnage de James Bond est le plus en retrait. Vous l’aurez compris, les vrais stars sont ses adversaires. Cela explique aussi que l’on ressent nettement moins la différence entre le personnage du roman et du film. Car Ian Flemming avait imaginé un personnage proche du « bad boy » cabochard, que l’on retrouve d’ailleurs avec Daniel Craig dans Casino Royale et Quantum of Solace. On peut donc très bien ce coup-ci imaginer Sean Connery prendre vie au fil des pages.

Vous l’aurez compris, Goldfinger a été très fidèlement adapté à l’écran. Les fans du film ne seront donc en rien surpris par le livre. Cela peut être considéré comme une qualité ou un défaut, mais c’est surtout le signe de la qualité de l’histoire. Bon, entendons nous, l’œuvre de Ian Fleming reste de la littérature de gare. Mais si elle a donné naissance à une telle légende, c’est qu’elle portait en elle beaucoup de talent, pas toujours bien exploité. Ici, c’est le cas et ce roman pourrait se laisser lire même par quelqu’un qui ne connaîtrait absolument pas le personnage. Enfin, je doute que son plaisir soit tout à fait le même, mais de toute façon, vu que j’ai vu tous les James Bond et souvent plusieurs fois, c’est une hypothèse, limite une vue de l’esprit…

La plume de Ian Fleming n’est pas vraiment celle de Victor Hugo. On va à l’essentiel, on ne s’embarrasse pas de fioritures. Un style typique des polars des années 50 et 60, publiés sur papier grisâtre, que l’on achetait… dans les gares (d’où l’expression). Ca se lit donc facilement, mais ne laisse évidemment pas un souvenir impérissable. Mais bon, on n’est pas là pour recevoir un court d’écriture mais sentir un peu l’air du mythe, remonter à sa source.

Goldfinger est donc, pour l’instant, de loin le roman de la série des James Bond, dont l’intérêt purement littéraire est plus élevé. Mais de toute façon, le plaisir est ailleurs, même si tout cela ne gâte rien. Bien au contraire.

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