LES REFUGIES (Sir Arthur Conan Doyle) : De grandes aventures par un grand auteur

lesrefugiesLe XIXème siècle fut l’âge d’or du grand roman d’aventure historique, dont les Trois Mousquetaires est l’exemple le plus connu. Si Sir Arthur Conan Doyle est plus connu pour être le père de Sherlock Holmes, il a écrit également quelques unes des plus pages du genre, dont les Réfugiés, qui nous entraîne de la cour de Louis XIV aux tréfonds de la Nouvelle-France.

Amory de Cantinat est jeune officier des Gardes du roi Louis XIV, dont la cour est marquée par la rivalité entre les deux favorites, Madame de Montespan et Madame de Maintenon. C’est aussi une époque où les pressions se font de plus en plus fortes sur le monarque pour qu’il révoque l’Edit de Nantes et réprime durement les protestants. Or, la famille d’Amory et sa fiancée sont huguenotes. Devra-t-il fuir alors qu’il a toujours servi fidèlement son souverain, même sur les rives du Nouveau Monde ?

Les Réfugiés est un roman d’aventure historique des plus classiques. Duels, chevauchées, dangers, rebondissements sont au rendez-vous sur un rythme alerte. Un vrai divertissement littéraire donc, qui ne s’encombre pas de profondeur ou de réflexions métaphysiques. Seuls les péripéties et l’exotisme comptent, pour le plus grand bonheur du lecteur qui trouvera là un vrai moment de détente. Il y’a même une certaines naïveté dans cette intrigue somme toute basique mais qui atteint parfaitement son but.

Les Réfugiés ravira également les amateurs de reconstitution historique. Il leur permettra de découvrir, sans longues descriptions alourdissant le récit, la cour de Louis XIV au faîte de sa puissance et les premières heures des colonies françaises d’Amérique. Une découverte par l’action romanesque, mais qui ne perd rien de sa pertinence et de son intérêt. Sir Arthur Conan Doyle s’est largement documenté pour écrire ce roman et on ne soupçonne jamais qu’il ait été écrit par un étranger, tant la description de « l’esprit français » se fait de manière naturelle et sans lourdeur.

Le duo de héros est particulièrement sympathique et on a plaisir à chevaucher avec eux. Deux vrais héros de roman d’aventure, contribuant largement au souffle épique qui parcourt Les Réfugiés. Les personnages secondaires sont eux aussi particulièrement savoureux, parfois un peu caricaturaux, mais ils participent largement à la sensation d’évasion que procure ce roman. Seul le personnage féminin est beaucoup plus transparent, Sir Arthur Conan Doyle oubliant quelque peu de nous faire vraiment sentir pourquoi Amory est autant amoureux de sa fiancée. Un petit raté sans grande conséquence néanmoins.

Les Réfugiés est également remarquablement bien écrit. La plume de Sir Arthur Conan Doyle n’est pas non plus la première venue, même si la traduction doit évidemment nous faire perdre un peu de son génie. En tout cas, ce roman se dévore autant qu’il se lit et on arrive au bout étonnement rapidement, sans l’ombre d’une migraine. Une lecture parfaite donc pour les amateurs de légèreté historique.

Les Réfugiés n’est donc pas de la grande littérature, mais un roman d’aventure d’un classicisme qui n’enlève rien à ses remarquables qualités.

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