TOLERANCE ZERO (Patricia Cornwell) : Rupture définitive

tolerancezeroPatricia Cornwell et son personnage Kay Scarpetta sont devenus emblématiques du polar moderne. Personnellement, j’ai lu les deux premiers volets de la série, Postmortem et Mémoires Mortes, mais je n’avais vraiment pas accroché. J’ai eu l’occasion de me procurer Tolérance Zéro, un roman qui ne fait partie d’aucune série, de la même auteur et je me suis dit, laissons-lui une nouvelle chance. Mais je dois l’annoncer, avant que cela ne fasse la une de Voici, Patricia et moi, c’est définitivement fini.

L’inspecteur Win travaille sous les ordres du procureur Monique Lamont, qui a décidé de briguer le poste de gouverneur du Massachusetts. Comme programme, elle propose la tolérance zéro pour tous les crimes et délits, grâce aux moyens offerts par les analyses ADN. Pour prouver l’efficacité de sa doctrine, elle décide de réexaminer des dossiers vieux de 20 ans. Mais l’inspecteur Win va vite sentir qu’il s’agit de bien plus que de simplement retrouver un coupable.

Tolérance Zéro présente un gros avantage, il est court. En fait, sa brièveté est peut-être en partie responsable du manque d’intérêt présenté par l’intrigue, mais au moins, ça abrège les souffrances du lecteur. Bon, ok, souffrance est sans doute un bien grand mot. Disons simplement, une absence totale de passion et d’enthousiasme.

L’histoire avait pourtant du potentiel. Crimes, sciences et politique auraient pu se mêler dans une intrigue complexe et pleine de surprises. Il n’en est rien et si tous ces éléments se mélangent bien, c’est pour nous offrir une soupe fade et sans aucun piment. Tolérance Zéro semble parfois être le brouillon d’une œuvre plus ambitieuse. Malheureusement, il s’agit bien de sa version définitive. Et on peut vraiment le regretter car les personnages méritaient un autre sort. C’est vraiment étonnant d’une auteur de cette renommée et de ce calibre. Tout le monde a droit à des vacances, même le cerveau de Patricia Cornwell, mais on n’est pas non plus obligé de les publier.

Ce qui sauve aussi, un peu, Tolérance Zéro, c’est le style de Patricia Cornwell qui reste agréable à lire. Là encore, on peut toujours dire que ça aide à faire passer la pilule plus vite. Il n’aurait plus manqué que les pages soient pénibles à parcourir. Non, elles sont juste relativement inintéressantes. Après, reste le débat entre vaut-il mieux du rien bien écrit que du contenu rédigé avec les pieds ? Mais bon, vue la quantité de polars qui sont publiés, on est en droit d’attendre du contenu bien écrit.

Tolérance Zéro laisse donc une impression entre gâchis et foutage de gueule. Soit Patricia Cornwell s’est pris les pieds dans le tapis, soit elle a juste décidé de publier un manuscrit pas terrible, mais dont elle savait qu’il allait bien s’en vendre assez pour gagner quelques sous. On peut bien incriminer son éditeur également, mais je pense qu’une auteur de cette notoriété peut bien passer outre son avis. Bref, un carton jaune à Patricia !

Bon de toute façon, comme je l’ai dit en introduction, je n’accrochais déjà pas trop à la base avec l’univers de Patricia Cornwell. Ce n’est pas ce pâle roman qui va me faire changer d’avis.

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