OPERATION TONNERRE (Ian Fleming) : Naissance d’un célèbre SPECTRE

operationtonnerreOpération Tonnerre est connu comme étant un des meilleurs James Bond, du moins de la période Sean Connery. A tel point qu’il fut le seul à avoir droit à un remake, Jamais Plus Jamais, avec… le même Sean Connery. En fait, ce roman est au centre d’un imbroglio judiciaire entre le scénariste Kevin McClory et Ian Fleming, le premier accusant l’autre d’avoir abondamment pompé ses idées pour écrire son roman. C’est ainsi qu’il récupéra les droits d’auteur sur l’histoire et pu se lancer dans la production d’une nouvelle version cinématographique… Mais bon laissons-là ces histoire de 7ème art pour nous concentrer sur notre sujet uniquement littéraire.

James Bond est en piètre forme physique. C’est pourquoi ces supérieurs l’envoient suivre une cure d’amaigrissement. Mais comme un agent secret n’est jamais tranquille, il y échappera à une tentative d’assassinat. Ce petit séjour lui ayant fait le plus grand bien, il peut affronter avec toutes ses facultés un nouvel ennemi : le SPECTRE. Une organisation terroriste qui a réussi à dérober deux bombes atomiques.

Je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet avec le fait que Ian Fleming se soit largement inspiré du travail d’un autre, mais il est incontestable que Opération Tonnerre est supérieur à tous les romans de la série l’ayant précédé Intrigue plus complexe, personnages plus fouillés, péripéties variées et prenantes… Bref tous les ingrédient d’un bon roman d’espionnage à l’ancienne. Si on ajoute à cela émergence d’un grand méchant légendaire, ce livre est vraiment le premier, avec peut-être Casino Royale, qui peut mériter d’être lu au-delà de la curiosité de savoir où est né l’espion le plus célèbre du monde.

Opération Tonnerre reste certes une série B de la littérature, mais possède tout le charme lié à ce genre de roman. Ca se lit facilement, n’est pas très long, avec un style et une intrigue qui ne s’embarrassent guère de fioritures. Certes, comme je l’ai indiqué plus haut, cette dernière est un peu plus élaborée que d’habitude, mais elle reste rythmée et focalisée sur l’action, sauf peut-être dans son premier tiers. Le dénouement par contre est, comme d’habitude, très rapide et relativement brutal. Ceux qui n’aiment pas les fins à rallonge seront contents.

Il est intéressant de noter que ce roman a été écrit à partir de ce qui aurait du être le scénario du premier James Bond à l’écran. Et on sent déjà que le personnage de Ian Fleming tend quelque peu vers ce qu’il sera plus tard à l’écran, très différent de celui des premiers romans de la série. James Bond est un peu moins cette tête brûlée incontrôlable, à la limite parfois de la grossièreté, et arbore de plus en plus l’élégance et la classe qu’incarncera Sean Connery. On peut mettre ça sur le compte d’une évolution naturelle du personnage, forcément plus mature, mais l’influence du cinéma grand public de cette époque, aux personnages rarement ambigus a forcément joué un rôle.

Ian Fleming n’est définitivement pas le plus grand auteur qu’aura connu la langue anglaise. Mais il a crée un mythe et restera ainsi à la postérité. Sans cela, il est sûr que Opération Tonnerre aurait été oublié, comme toute cette littérature « de gare » produite entre les années 50 et 70. Personnellement, j’aime beaucoup cette littérature « populaire » (même si le terme est malheureusement trop souvent péjoratif) et la série de James Bond est quand même dans le haut du panier, en particulier ce volume.

Opération Tonnerre est un film à revoir assurément. Un roman à lire, c’est moins sûr, même s’il pourra vous procurer un moment de détente bien agréable.

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