MAIGRET A VICHY (George Simenon) : 1ère rencontre avec un grand détective

maigretavichyCet été, j’ai enfin lu mon premier roman de George Simenon, à savoir l’Enterrement de Monsieur Bouvet. Il faut savoir que ma mère est une fan absolu de cet auteur et que ses livres ont toujours peuplé les rayons de nos bibliothèques. Cette fois, je franchis une seconde étape dans cette découverte étonnamment tardive en m’attaquant à mon premier Maigret, Maigret à Vichy.

Le Commissaire Maigret souffre de surmenage. Sur les conseils avisés de son médecin, il part en cure à Vichy, histoire de prendre du repos. Chaque jour, avec sa femme, il observe les habitués des lieux qu’ils sont amenés à fréquenter. Parmi elles, une femme d’un certain âge à propos de laquelle ils s’amusent à formuler diverses hypothèses. Jusqu’au jour où ils découvrent dans les journaux qu’elle a été retrouvée morte assassinée. Maigret n’est pas en service, mais sa curiosité lui permettra-t-il de rester en dehors de cette affaire ?

Comme pour l’Enterrement de Monsieur Bouvet, on comprend mieux à la lecture de Maigret à Vichy ce qui a fait le succès de plus célèbre des romanciers belges. Tout d’abord, l’histoire est particulièrement simple et accessible. Il s’agit d’une enquête policière extrêmement classique et sans grande surprise pour les habitués du genre. Le mystère se dévoile peu à peu, mais à la manière d’un puzzle qui se complète peu à peu et non pas avec de multiples rebondissements, comme c’est devenu l’habitude de nos jours, parfois jusqu’à l’excès.

Mais le grand intérêt de Maigret à Vichy, et pour le peu que j’en sais celui de l’œuvre de Simenon, c’est la manière dont il décrit et fait vivre ses personnages, afin de brosser un vrai portrait de société. Ceci se fait sur deux dimensions : une humaine, avec les petits travers et les faiblesses universels. Une plus sociale, en décrivant méticuleusement comment la position ou la profession engendrent des apparences souvent trompeuses.

Enfin, Maigret à Vichy est surtout la marque d’une très grande plume. Comme pour l’Enterrement de Monsieur Bouvet (bon, il faut vite que j’en lise d’autres pour arrêter d’avoir un seul point de comparaison), des passages qui chez n’importe quel auteur aurait pu paraître anodin prennent ici une toute autre dimension. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas écrit avec les pieds. On voit bien ici comment le style peut faire toute la différence et comment le choix des mots en eux-mêmes détermine une large partie du plaisir de la lecture.

En seulement deux romans, je comprends beaucoup mieux la passion de ma mère pour cet auteur. Elle aussi très attachée à Agatha Christie. Il y a un certains nombres de points communs, malgré aussi d’immenses différences. Les deux s’attachent à démonter les faux-semblants sociaux (en gros : les gens biens sont des voyous comme les autres) autour d’enquêtes policières. Après, Simenon a une plume d’un autre calibre (la faute à la traduction ?) alors que l’Anglaise se caractérise par des intrigues d’une complexité supérieure. En tout cas, tout cela me donne envie de rattraper mon retard car j’ai pour l’instant lu plusieurs dizaines d’Agatha Christie contre deux Simenon.

Maigret à Vichy peut donc constituer une bonne porte d’entrée à l’univers de Simenon. Mais en fait, face à l’œuvre d’un tel auteur, y’a-t-il vraiment une entrée meilleure qu’une autre ?

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